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Aix-en-Provence : une femme de 85 ans qui avait disparu des urgences retrouvée morte dans une benne à ordure

La femme de 85 ans souffrait de démence. [©Google Street View]

Disparue depuis le 23 février, alors qu’elle s’était rendue avec sa fille aux urgences de l’hôpital d’Aix-en-Provence, une femme de 85 ans souffrant de démence a été retrouvée morte. Son corps a été découvert deux jours plus tard dans un conteneur à poubelles dans les sous-sols du bâtiment.

Une affaire sordide. Dimanche 25 février, le corps d’une femme de 85 ans a été retrouvé dans une benne à ordure dans les sous-sols de l’hôpital d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône). L’octogénaire, qui souffrait de démence, avait disparu des urgences de l’hôpital deux jours plus tôt. 

La victime souffrait plus précisément d’une maladie appelée démence à corps de Lewy. Cette maladie dégénérative neurologique entraîne des symptômes communs avec Alzheimer et Parkinson, mais également l’apparition d’hallucinations.

La femme, qui était suivie depuis 2017 par un médecin psychiatre, avait été conduite aux urgences par sa fille le 23 février dernier, alors qu’elle était sous le coup d’une crise de démence, a rapporté La Provence

Sa fille, Claudine, a expliqué au quotidien provençal être arrivée à l’hôpital avec sa mère vers 13h30 et l’avoir quittée un instant vers 19h pour aller se procurer une boisson au distributeur. À son retour, sa mère avait été emmenée dans un box d’examen. Claudine s’était alors vu refuser de rester au côté de sa mère et a indiqué que «vers 20h20, (elle) était rentrée de force mais (qu'elle) avait été ramenée à l'accueil». «On m'a dit qu'il y avait trop de monde, trop de travail, qu'il fallait attendre qu'un médecin la voit», a-t-elle ajouté.

L’hôpital lui avait ensuite demandé de rentrer à son domicile et de laisser sa mère avec les soignants. Quarante-cinq minutes après son retour chez elle, Claudine avait été contactée par le CHU d’Aix-en-Provence qui lui avait signalé la disparition de sa mère. 

Des vidéos de surveillance inaccessibles

De retour à l’hôpital, Claudine avait demandé à voir les images de la vidéosurveillance pour pouvoir retrouver plus facilement la trace de sa mère. «On nous a dit que la personne qui s'en occupait était en congé et qu'eux n'avaient pas les codes pour les visionner», a-t-elle déploré. 

Malgré cette déconvenue, la famille a vaitorganisé une longue recherche au sein de l’hôpital et publié un avis de recherche sur les réseaux sociaux, sans succès. La police avait alors été contactée et Claudine avait demandé l’aide d’un cousin pompier pour retrouver la vieille dame. 

«On a fouillé partout dans l'hôpital, encore le lendemain. L'hôpital n'a pas bougé, personne n'a rien fait. On est rentré partout, dans l'IRM, dans le bureau des médecins, sauf dans les chambres des patients, par mesure de respect. Puis je suis partie au sous-sol avec mon cousin pompier, une première puis une deuxième fois. C'est lui qui l'a trouvée, morte, dans ce conteneur à poubelles, dimanche 25 février, vers 15h», a confié la femme en deuil à La Provence. 

Selon les premiers éléments de l'enquête, le corps de l’octogénaire ne présentait aucune trace de violence. Les images de vidéosurveillance visionnées après coup ont permis de déterminer que la femme, en proie à des hallucinations, s'était réfugiée dans le conteneur à poubelles. Les causes réelles de sa mort restent cependant encore inconnues. 

Pour Claudine, l’hôpital a fait preuve de négligence et est responsable du décès de sa mère. Elle compte de ce fait porter plainte. «Je culpabilise car je l'ai laissée aux urgences entre les mains de professionnels qui m'ont empêchée d'aller la voir, m'ont demandé de rentrer chez moi. Elle est entrée dans ce conteneur alors que j'étais encore aux urgences. On le voit sur les caméras. Si on avait pu les regarder, à ce moment-là, s'ils avaient eu les codes, elle serait encore parmi nous».

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