En direct
A suivre

«Rodéos motorisés» dans le clip de Jul : trois pilotes condamnés

En février, trois pilotes ont participé au tournage non autorisé d'un clip du rappeur marseillais Jul (illustration). [THOMAS SAMSON / AFP]

Le 12 février dernier, trois pilotes ont participé au tournage d’un clip non autorisé du rappeur marseillais Jul. Une participation condamnée ce vendredi 15 décembre par le tribunal correctionnel de Nancy.

Une course qui mène droit en prison ? Ce vendredi, le tribunal correctionnel de Nancy a condamné à de la prison avec sursis les trois hommes qui avaient conduit des bolides lors du tournage d’un clip non autorisé du rappeur marseillais Jul. Agés d’une vingtaine d’années, ces trois pilotes sont licenciés à la Fédération française du sport automobile (FFSA).

Des permis de conduire suspendus

Lors du tournage de ce clip, trois faits étaient reprochés aux jeunes conducteurs. Ils étaient alors poursuivis pour «rodéos motorisés», dont ils ont été relaxés par la suite, «mise en danger de la vie d’autrui» et «défaut d’assurance». Concernant les deux derniers faits, les pilotes ont été condamnés à des peines de trois, quatre et six mois d'emprisonnement avec sursis ainsi qu'à une suspension du permis de conduire de six mois chacun.

Pour comprendre ce jugement, il faut remonter au 12 février dernier. Ce jour-là, les trois jeunes conducteurs participent alors au tournage du clip «C’est pas la mairie», un titre de Jul réalisé en collaboration avec le rappeur KVRA. Cet événement, qui a rassemblé plus de 500 personnes, s’est déroulé dans le quartier prioritaire de Toul, en Meurthe-et-Moselle, dont est originaire KVRA. Par ailleurs, le tribunal de Nancy a condamné ce dernier et un de ses amis à des travaux d’intérêt général et à 600 euros d’amende pour avoir organisé le tournage de ce clip.

La question de «l’intentionnalité»

Durant ce procès, la question de «l’intentionnalité» était au cœur des débats. Les pilotes, licenciés à la FFSA, étaient-ils au courant qu’ils participaient à un événement non autorisé ? Pour le procureur Stéphane Javet, qui avait requis trois mois avec sursis, la confiscation des véhicules et la suspension des permis de conduire, la réponse est sans appel.

Il est convaincu que ces pilotes étaient conscients car il n’y avait ni barrière, ni signalétique. Des détails qui, selon le procureur, auraient dû alerter les pilotes professionnels. Le fait d’être licenciés à la Fédération française du sport automobile, ces trois conducteurs sont signataires d’une charte qui leur interdit de rouler hors des circuits fermés.

«La décision est inique»

«La décision est inique», a réagi Me Gautier Abram, avocat de l'un des prévenus. «Nos clients n'avaient pas eu l'information qu'il s'agissait d'un clip sauvage et nous avons toutes les preuves qui démontrent qu'ils pensaient tourner avec toutes les autorisations», a-t-il soutenu.

«Cette décision est d'autant plus désagréable que ceux qui les ont trompés ont écopé d'amendes. La justice n'a pas condamné sévèrement les bons !», a-t-il ajouté, en référence aux deux organisateurs condamnés en juillet. De son côté, le chanteur Jul a été mis hors de cause dans cette affaire après avoir été entendu par la police de Marseille.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités