En direct
A suivre

Accident, thérapie, rechute... Les confessions de Pierre Palmade devant la juge d'instruction

Pierre Palmade s'est confié devant la juge d'instruction sur sa culpabilité. [©Lionel GUERICOLAS/MPP/SIPA]

Lors de sa première audition devant la juge d'instruction le 26 septembre dernier, Pierre Palmade s’est longuement livré. Il a évoqué l’accident qu'il a provoqué, sa thérapie contre l’addiction à la drogue, mais également sa rechute en boîte de nuit à Bordeaux.

«J’ai réalisé peu à peu la gravité de l'accident que j'ai causé». Le 26 septembre dernier, Pierre Palmade s'est exprimé pendant plus de trois heures lors de son premier interrogatoire devant la juge d'instruction chargée de l'enquête sur l'accident de voiture du 10 février. «Ma culpabilité n’a cessé de croître » a-t-il assuré, selon les propos relayés par Le Parisien. 

Concernant sa version de l'accident, Pierre Palmade a expliqué n'avoir toujours aucun souvenir, évoquant néanmoins son état «euphorique» dans la voiture. Il a avancé l'hypothèse d'une grande fatigue qui serait la cause de la déportation de la voiture sur la voie inverse.

«Les deux jours précédents, pratiquement tout le temps, j’ai consommé en injection intraveineuse de la 3MMC (une drogue de synthèse), c’est le produit que je préférais», a-t-il avoué expliquant, qu’à ce moment de la soirée, il se croyait «apte» à conduire. «Un déport comme ça... Je suppose que je suis tombé de fatigue après trois jours de consommation de drogues sans dormir», a-t-il ajouté, selon le quotidien. 

«C'est monstrueux, j'ai bousillé la vie d'une famille»

Alors que la juge d'instruction a évoqué les terribles conséquences humaines de l'accident, passant en revue les expertises médicales révélant l’ampleur des blessures et séquelles physiques et psychologiques des victimes, l'ex-humoriste s'est dit «horrifié». 

«C’est monstrueux. J’ai bousillé la vie d’une famille. Je m’endors et je me lève avec ça, sincèrement. Je suis responsable de la mort d’un enfant. Mon accident a tué ce bébé dans son ventre. Qu’il soit mort avant ou après l’accouchement, le résultat est le même, c’est de ma faute», a-t-il souligné. 

Pierre Palmade s'est également confié sur sa thérapie, obligatoire dans le cadre de son contrôle judiciaire. «Je me rends compte que la thérapie est nécessaire parce que j’étais tombé très profond dans la drogue, dans la toxicomanie lourde», a-t-il indiqué, décrivant la terrible réalité de l’addiction qui l’emprisonne.

«Si je suis dans un contexte particulier, favorable à la consommation, cela peut être très dur de résister. L’idée est de ne pas me mettre dans de telles situations où on peut être tenté, par exemple regarder un film qui parle de drogue. Il faut trouver une stratégie, appeler un ami, appeler son parrain des Narcotiques anonymes, changer de film, écrire. C’est la bête noire du dépendant.»

Une rechute en boîte de nuit

Malgré son assiduité aux soins, il a admis avoir rechuté un soir à Bordeaux, en juin : «J’étais seul, sous le feu de tous les regards dans la rue, des invectives par les passants. En rentrant des Narcotiques anonymes, je suis passé devant un bar gay, j’ai voulu y trouver du réconfort, des sourires, mais je me suis laissé entraîner». Il a avoué ne pas avoir su resister lorsque quelqu'un lui a proposé de la 3MMC. 

«Je peux être rongé une heure avant par l’accident et les blessés, tant que je ne suis pas à deux centimètres de la gueule du loup, je ne vois pas le danger. C’est tout sauf de la désinvolture. Je comprends que cela soit perçu comme scandaleux. Cela s’est fait pas à pas. Y’a un bar gay, quelqu’un me sourit, deux verres, une boîte de nuit, quelqu’un s’assoit à côté de moi et me met un paquet dans la poche du pantalon, et voilà, c’est plus fort que moi», a-t-il poursuivi. 

La peur du procès

Comme le relate Le Parisien, Pierre Palmade s'est dit déterminé à remporter son combat contre la drogue : «Ça m’a gâché trente ans de ma vie. Je commence à sentir les bienfaits de l’abstinence, une santé constante, une forme constante et un moral constant. Pour moi, c’est une nouveauté. Je vais pouvoir ressentir la vie, les émotions, à moi de savoir les encaisser.»

Mais concernant ses perspectives d’avenir, l’ex-humoriste est plutôt pessimiste. «Je n’aime qu’une seule chose dans la vie, c’est ma vie d’artiste, écrire et jouer des comédies, et aujourd’hui, je ne suis pas sûr de pouvoir recommencer ce métier. Je me pose des questions sur l’avenir et l’appréhension terrifiante du procès qui m’attend».

Son procès doit avoir lieu au printemps prochain. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités