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Michel Fourniret : le parquet de Nanterre requiert le renvoi de Monique Olivier devant les assises pour trois dossiers

En avril 2021, Monique Olivier a reconnu son rôle dans la séquestration d'Estelle Mouzin. [FRANCOIS NASCIMBENI / AFP]

Décédé en 2020, Michel Fourniret ne pourra pas être jugé dans les affaires Mouzin, Parrish et Domèce. Pour ces dossiers, le parquet de Nanterre souhaite toutefois renvoyer son ex-femme, Monique Olivier, devant les assises.

Estelle Mouzin, Joanna Parrish et Marie-Angèle Domèce ont toutes trois été victimes d'un enlèvement attribué à Michel Fourniret en 2003, 1990 et 1988. Pour ces affaires, le parquet de Nanterre a requis le renvoi de Monique Olivier, ex-épouse du tueur en série, devant une cour d'assises. Elle serait alors jugée pour complicité.

Puisque celui que l'on surnommait l'«Ogre des Ardennes» est décédé en mai 2021, Monique Olivier est désormais la seule mise en cause dans ces trois dossiers. Il revient à présent à Sabrine Kheris, juge d'instruction, de décider de la tenue, ou non, d'un tel procès. Il pourrait s'agir du premier procès du pôle «cold cases» dédié aux affaires non élucidées.

Deux informations judiciaires distinctes

Le parquet de Nanterre tient à ce que les affaires concernant Joana Parrish et Marie-Angèle Domèce soient jugées en même temps. Aussi, Monique Olivier est mise en examen dans deux informations judiciaires. La première concerne ces deux victimes, pour «complicité d'enlèvement et de séquestration, d'une part, et de meurtre, précédé, suivi ou accompagné de viol d'autre part». La seconde pour «complicité d'enlèvement et de séquestration suivis de mort sur Estelle Mouzin».

Aujourd'hui âgée de 74 ans, Monique Olivier a déjà été condamnée à la réclusion à perpétuité pour complicité de quatre meurtres et d'un viol en réunion commis par Michel Fourniret. Elle a par la suite été condamnée à 20 ans de réclusion pour complicité dans un cinquième meurtre, crapuleux cette fois, également commis par l'«Ogre des Ardennes».

Pour rappel, Monique Olivier et Michel Fourniret ont d'abord noué une relation épistolaire au milieu des années 1980, alors que ce dernier était en prison pour viol. Libéré en 1987, Michel Fourniret s'est immédiatement installé avec celle qu'il appelait «sa mésange» et qui est devenue la mère de son fils. Le couple a divorcé en 2010.

Avant cela, le tueur et violeur en série avait à nouveau été arrêté en juin 2003, après avoir tenté d'enlever une collégienne en Belgique. En 2004, Monique Olivier avait donné une première liste de victimes aux enquêteurs et contredit l'alibi de son mari pour le jour de la disparition d'Estelle Mouzin. Michel Fourniret avait par la suite reconnu sa responsabilité auprès de la juge Kheris.

L'ADN partiel d'Estelle Mouzin retrouvé

Il a été condamné à la perpétuité incompressible pour les meurtres de sept jeunes femmes ou adolescentes entre 1987 et 2001. Mis en examen dans les dossiers Mouzin, Parrish et Domèce, il est décédé le 10 mai 2021, à l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière.

Monique Olivier s'est quant à elle attribué un rôle dans la séquestration d'Estelle Mouzin en avril 2021. Elle avait alors affirmé avoir accompagné Michel Fourniret près du bois d'Issancourt-et-Rumel pour enfouir le corps de la fillette. A en croire ses révélations d'août 2020, son ex-mari aurait séquestré, violé et tué Estelle Mouzin à Ville-sur-Lume (Ardennes). L'ADN partiel de l'enfant avait d'ailleurs été retrouvé sur un matelas saisi des années plus tôt, en 2003, dans cette maison.

Les corps d'Estelle Mouzin et Marie-Angèle Domèce n'ont jamais été retrouvés. Depuis juin 2020, une dizaine de campagnes de fouilles ont été organisées dans les Ardennes pour retrouver la dépouille de la petite-fille et une autre a eu lieu dans l'Yonne, fin janvier, dans l'espoir de localiser celle de Marie-Angèle Domèce. En vain.

Parmi les 77 dossiers à l'instruction dont était saisi le pôle «cold cases» de Nanterre au 1er mars, plusieurs concernent encore Michel Fourniret, en dehors de ces trois-là. Il y a notamment l'affaire Lydie Logé, du nom de cette jeune femme de 29 ans disparue dans l'Orne en 1993. Une affaire pour laquelle le tueur en série avait été mis en examen en 2020.

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