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Issei Sagawa, le «cannibale japonais», est mort à 73 ans

cannibale Atteint de troubles mentaux attestés par des experts, le cannibale n’avait jamais purgé de peine de prison. [JUNJI KUROKAWA / AFP]

Issei Sagawa, le «cannibale japonais», est décédé le 24 novembre dernier d’une pneumonie. Les funérailles ont eu lieu en la seule présence de ses proches.

Surnommé le «cannibale japonais», le très médiatique meurtrier Issei Sagawa est mort le 24 novembre dernier d’une pneumonie, selon un communiqué transmis par l’éditeur d’une autobiographie de son frère Jun, publiée en 2019.

Le 11 juin 1981, alors étudiant à la Sorbonne, il avait invité une camarade néerlandaise âgée de 25 ans, Renée Hartevelt, à dîner dans son appartement.

Il l’avait tuée d’un coup de carabine dans la nuque, violée et dépecée avant de manger différentes parties de son corps durant trois jours… Tout en prenant de nombreux clichés pour immortaliser ce crime macabre.

Interné pendant quatre ans

Après le meurtre, Issei Sagawa avait abandonné les restes de la jeune femme dans deux valises en plein coeur du bois de Boulogne. Il avait été retrouvé et interpellé grâce à un appel à témoins lancé par la police.

«Manger cette fille, c’était une expression d’amour», avait-il confessé après son arrestation. «Je voulais sentir en moi l’existence d’une personne que j’aime.»

Atteint de graves troubles mentaux, selon les experts, il avait bénéficié d’un non-lieu avant d’être interné en France, puis au Japon, et de recouvrer la liberté en août 1985, suscitant l’indignation de la famille de sa victime, et le choc dans tout le pays.

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Issei Sagawa escorté par un policier lors de son transfert au Japon, en 1981. © Dominique Faget/ AFP

Fascination morbide

Au fil des années, Issei Sagawa était devenu une véritable figure médiatique. Il recevait les journalistes dans son appartement de la banlieue de Tokyo, intervenait à la télévision japonaise et s’était reconverti en auteur de best-sellers aux titres aussi éloquents et provocants que «Cannibale» ou «J’aimerais être mangé».

Son acte avait inspiré l’écrivain japonais Juro Kara, lauréat d’un prestigieux prix littéraire en 1982 pour son roman «La lettre de Sagawa», mais aussi, en 1981, le groupe de rock britannique The Stranglers, qui avait fait allusion au crime dans la chanson «La Folie», écrite en français.

«C’est simplement mon fantasme»

En 2017, les réalisateurs et anthropologues Véréna Paravel et Lucien Castaing-Taylor avaient réalisé un documentaire à son sujet, dans lequel Issei Sagawa se disait incapable d’expliquer son acte.

«C’est simplement mon fantasme. Je ne peux rien dire de plus précis. Les gens doivent penser que je suis fou», avait-il confié dans le film, décrivant son trouble comme une «obsession impossible à contenir» : «je voulais manger des fesses plus que tout au monde.»

Les pulsions cannibales avaient été identifiées tôt à l’adolescence, à l’âge des premiers émois sexuels, selon le documentaire. Issei Sagawa avaient avoué ressentir une attraction particulièrement forte pour les actrices blondes du cinéma occidental, à l’image de Grace Kelly.

Au fil des mois passés dans l’intimité d’Issei Sagawa et de son frère Jun, adepte de l’automutilation, Véréna Paravel et Lucien Castaing-Taylor avaient été traversés par des sentiments «extrêmement conflictuels» : «on était dégoûté, fasciné, on voulait comprendre», avaient-ils avoué.

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