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Mort d'Amadou Koumé lors de son interpellation : trois policiers condamnés à 15 mois de prison avec sursis

Ce père de famille de 33 ans, ce soir-là en pleine crise de démence, avait succombé à une «asphyxie mécanique lente»[Loic VENANCE / AFP]

Le tribunal correctionnel de Paris a requis, mardi 20 septembre. quinze mois de prison avec sursis à l'encontre de trois policiers jugés pour homicide involontaire après la mort en 2015 d'un homme de 33 ans, Amadou Koumé, lors de son interpellation dans un bar à Paris.

Une décision qui était attendue. Ce mardi, le tribunal correctionnel de Paris a condamné trois policiers à quinze mois d'emprisonnement avec sursis pour homicide involontaire, après la mort le 6 mars 2015 d'Amadou Koumé lors de son interpellation dans un bar de la capitale.

Ce père de famille de 33 ans, ce soir-là en pleine crise de démence, avait succombé à une «asphyxie mécanique lente», liée à deux clés d'étranglement et à son maintien au sol au total plus de six minutes sur le ventre, les mains menottées dans le dos.

Une peine jugée «relativement clémente»

Les trois hommes ont été reconnu coupables de «fautes» en lien direct avec la mort d'Amadou Koumé, le premier pour son usage de la force, «certes légitime», mais «insuffisamment maîtrisé», ainsi que pour avoir laissé M. Koumé en position ventrale sans s'enquérir de son état de santé.

L'un d'eux, Sébastien P. a fait preuve d'un «manque évident de discernement» en ne s'«intéressant pas à (son) état de santé après une interpellation très mouvementée» et alors qu'il ne représentait à ce moment-là «plus aucun danger», selon le tribunal.

Didier M., un autre, s'est rendu coupable d'«une succession de négligences et de manquements» en tant que «responsable de l'opération», présent dans le bar, pendant le transport en fourgon et à l'arrivée au commissariat, où le décès de M. Koumé a été constaté. Quant au troisième, Anthony B, le conseil n'a pas souhaité s'exprimer dans l'immédiat.

La défense, qui avait plaidé la relaxe lors du procès du 27 juin au 4 juillet, a dix jours pour faire appel. 

Plus de sept ans après ce décès, la famille, dont la plainte avec constitution de partie civile avait relancé les investigations après un classement sans suite, était venue entendre la décision au tribunal jeudi matin.

«Entendre le mot coupable naturellement est une satisfaction dans un tel dossier, mais la peine est relativement clémente, donc il y a un bout de justice qui est rendue», a réagi Me Eddy Arneton, leur avocat.

«Ca ne ramènera pas Amadou Koumé, néanmoins sa famille sait aujourd'hui de façon précise les circonstances dans lesquelles il est mort et sait aussi que sa mort est due à des fonctionnaires de police, donc c'est un pas, et nous l'accueillons comme tel», a-t-il ajouté.

Technique controversée, la clé d'étranglement, proscrite dans la gendarmerie et remplacée officiellement en 2021 dans la police, est au cœur de plusieurs enquêtes ouvertes après la mort d'hommes interpellés.

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