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Attentat de Nice : le procureur Francois Molins sera entendu sur les prélèvements d'organes effectués sur certaines victimes

A l'époque, ce magistrat exerçait en tant que procureur de la République de Paris, en charge des affaires de terrorisme au niveau national. [Valery HACHE / AFP]

L'association Promenade des Anges a demandé samedi le témoignage du procureur François Molins, en charge du dossier de l'attentat de Nice au moment des faits, lors du procès qui doit s'ouvrir ce lundi 5 septembre. Plusieurs victimes, dont des enfants, avaient subi des prélèvements d'organes, sans que les familles aient été averties.

Une audience très attendue. Au cours du procès de l'attentat de Nice, qui s'ouvre ce lundi, l'association Promenade des Anges a appelé à témoigner le procureur François Molins, pour obtenir des «réponses» sur les prélèvements d'organes effectués sur certaines victimes, a-t-elle expliqué samedi.

«DES Réponses pour comprendre»

«Nous n'avons jamais obtenu d’explications justifiant la nécessité de ces prélèvements massifs, et donc nous avons fait citer le procureur Molins, qui viendra déposer devant la cour d'assises et duquel nous attendons des réponses pour comprendre ce qui s’est passé», a indiqué samedi à Nice, lors d'une conférence de presse, Me Virginie Le Roy, un des conseils de cette association de victimes de l'attentat du 14 juillet 2016.

A l'époque ce magistrat, aujourd'hui procureur général près la Cour de cassation, était, en tant que procureur de la République de Paris, en charge des affaires de terrorisme au niveau national. «Il y a plusieurs victimes, dont des enfants, dont on s'est aperçu a posteriori, et après leur inhumation, sans que les familles aient été averties, qu'elles avaient été dépouillées de leurs organes, que lors de l'autopsie des prélèvements avaient été effectués», a rappelé l'avocate.

UNE QUINZAINE DE VICTIMES CONCERNées

Pour Me Le Roy, ces prélèvements «n'étaient pas justifiés» et «sont intervenus de manière totalement disproportionnée» puisque parfois «la totalité des organes ont été prélevés». Stéphane Erbs, coprésident de l'association Promenade des Anges, qui a perdu son épouse dans l'attentat, estime quant à lui qu'une quinzaine de victimes seraient concernées par ces prélèvements d'organes. La seule explication qui avait alors été donnée aux parents des victimes concernées l'avait été par le parquet de Nice, précise l'avocate.

Celui-ci avait indiqué, selon elle, que ces prélèvements étaient intervenus pour se prémunir d'une éventuelle action en justice sur les modalités de la prise en charge hospitalière, un argument qu'elle juge «incongru».

«C'est incongru car les réquisitions qui ont ordonné les autopsies ont été prises dans le cadre d'un attentat terroriste, et ces réquisitions n'avaient qu'un seul but, déterminer les causes de la mort», a-t-elle argumenté, ajoutant que, d'après elle, «ces réquisitions précisaient clairement de n'effectuer de prélèvement des viscères que si nécessaire». 

Le 14 juillet 2016, un terroriste au volant d’un camion avait causé la mort de 86 personnes sur la Promenade des Anglais, à Nice, lors de la soirée du feu d’artifice, avant d'être abattu par les policiers. Six ans après les faits, huit accusés sont jugés à partir de lundi devant la cour d'assises spéciale de Paris pour ce procès terroriste prévu pour durer jusqu'à la mi-décembre.

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