Mis en examen pour 24 empoisonnements dont 9 ayant causés la mort, l’anesthésiste Frédéric Péchier a fait une tentative de suicide par défenestration dans la nuit du jeudi 30 septembre au vendredi 1er octobre. Alors que son pronostic vital n’est plus engagé, son état de santé demeure critique, selon ses avocats.
Soumis à un contrôle judiciaire depuis 2017, le docteur a l’interdiction d’exercer sa profession ou même d’apparaître dans le département du Doubs. Dans la tourmente depuis de nombreuses années, il a voulu en finir en se jetant du premier étage de la maison de ses parents, où il réside désormais près de Poitiers (Vienne), dans la nuit de jeudi à vendredi.
Frédéric Péchier, anesthésiste de Besançon soupçonné de 24 empoisonnements dont neuf mortels, a tenté de mettre fin à ses jours - Son état jugé critique" et son "pronostic réservé" selon ses avocats #FrédéricPéchier #tentativedesuicide https://t.co/F2iJjLAB91
— Jean Marc Morandini (@morandiniblog) October 5, 2021
Alors que son pronostic vital n’est plus engagé ce mardi, l’anesthésiste de 49 ans demeure dans un état critique à l’hôpital de Poitiers. «Il souffre d'une dizaine de fractures sur tous le corps, avec des hématomes sous-duraux importants. C'est une chute extrêmement grave», a déclaré l’un de ses trois avocats, Me Randall Schwerdorffer, à l’Est Républicain.
Des faits graves reprochés
Depuis plus de quatre ans, la justice française tente de faire la lumière sur l’empoisonnement d’une vingtaine de ses patients entre 2008 et 2016 dans la clinique Saint-Vincent et la Polyclinique de Franche-Comté pour des opérations pourtant bénignes.
L’anesthésiste est soupçonné d’avoir volontairement pollué les poches de perfusion de ses patients âgés de 4 à 80 ans pour provoquer des arrêts cardiaques afin de démontrer ses talents de réanimateur et discréditer certains de ses collègues avec lesquels il était en conflit.
Le procureur de Besançon doit donner une conférence de presse mercredi à 15h30 à ce sujet au sein du tribunal judiciaire de la ville.