En direct
A suivre

Climat, biodiversité, partage des ressources,... ce qu'il faut retenir de l'accord sur la protection de la haute mer obtenu à l’ONU

Alors qu'elle représente plus de 60% des océans et près de la moitié de la planète, la haute mer a longtemps été ignorée dans le combat environnemental. [Romeo GACAD / AFP]

Après quinze jours de discussions et quinze ans de négociations , les Etats membres de l'ONU se sont enfin mis d’accord sur le premier traité international destiné à lutter contre les menaces qui pèsent sur la haute mer et ses écosystèmes vitaux pour l’homme. Voici ce qu'il faut retenir de ce traité de protection.

«Le navire a atteint le rivage». C'est en ces termes que la présidente de la conférence Rena Lee, au siège de l'ONU à New York, a salué l'accord trouvé, ce samedi 4 mars, pour protéger la haute mer, écosystème menacé par l'homme mais qui lui est pourtant vital.

Les délégués ont donc finalisé le texte au contenu désormais gelé sur le fond. Ce dernier sera formellement adopté à une date ultérieure après avoir été passé au crible par les services juridiques et traduit pour être disponible dans les six langues officielles de l’ONU.

Alors qu'elle représente plus de 60% des océans et près de la moitié de la planète, la haute mer a longtemps été ignorée dans le combat environnemental, au profit des zones côtières et de quelques espèces emblématiques.

PLUS D'AIRES MARINES PROTÉGÉES

Pourtant, la preuve a été faite avec les progrès de la science de l'importance de protéger tout entier ces océans foisonnant d'une biodiversité souvent microscopique, qui fournit aussi la moitié de l'oxygène que nous respirons et limite le réchauffement climatique en absorbant une partie importante du CO2 émis par les activités humaines. Mais les océans s'affaiblissent, victimes de ces émissions (réchauffement, acidification de l'eau...), des pollutions en tout genre et de la surpêche.

Ainsi le nouveau traité, quand il entrera en vigueur après avoir été formellement adopté, signé puis ratifié par suffisamment de pays, permettra de créer des aires marines protégées dans ces eaux internationales.

Environ 1% seulement de la haute mer fait l'objet de mesures de conservations, et pourtant cet outil emblématique est jugé indispendable pour espérer protéger d'ici 2030 30% des terres et des océans de la planète, comme s'y sont engagés l'ensemble des gouvernements de la planète en décembre, lors de la COP15 sur la biodiversité.

Le partage des ressources marines

Enfin, chapitre hautement sensible qui a cristallisé les tensions jusqu'à la dernière minute, le principe du partage des bénéfices des ressources marines génétiques collectées en haute mer.

Les pays en développement qui n'ont pas les moyens de financer de très coûteuses expéditions et recherches se sont battus pour ne pas être exclus de l'accès aux ressources marines génétiques et du partage des bénéfices anticipés de la commercialisation de ces ressources - qui n'appartiennent à personne - dont entreprises pharmaceutiques ou cosmétiques espèrent tirer des molécules miracles.

Comme dans d'autres forums internationaux, notamment les négociations climat, le débat a fini par se résumer à une question d'équité Nord-Sud, ont commenté des observateurs.

Avec une annonce vue comme un geste pour renforcer la confiance Nord-Sud, l'Union européenne a promis, à New York, 40 millions d'euros pour faciliter la ratification du traité et sa mise en oeuvre initiale. Au-delà, elle s'est engagé à consacrer plus de 800 millions d'euros à la protection des océans en général pour 2023 lors de la conférence "Notre Océan" qui s'est achevée vendredi à Panama.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités