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COP27 : le financement des dégâts déjà causés par le changement climatique sera discuté lors du sommet

La COP27 s'est ouverte ce dimanche 6 novembre, à Charm el-Cheikh, en Egypte. [JOSEPH EID / AFP]

L'ouverture de la COP27 a été marquée par l'inscription à l'agenda de la question du financement des «pertes et dommages» déjà causés par le dérèglement climatique.

Très exposés aux conséquences du changement climatique, les pays pauvres ou en développement tenaient à ce que la question du financement des dégâts déjà causés soit abordée lors de la COP27. Ils ont obtenu gain de cause puisque ce point a été officiellement ajouté à l'agenda adopté ce dimanche 6 novembre, par consensus, lors de l'ouverture de l'événement à Charm el-Cheikh, en Egypte.

La multiplication des désastres climatiques partout dans le monde a causé des dégâts qui se chiffrent déjà en dizaines de milliards de dollars. Peu responsables du réchauffement, les pays pauvres sont pourtant souvent ceux qui en pâtissent le plus.

À titre d'exemple et selon l'ONU, les inondations qui ont submergé un tiers du territoire du Pakistan et affecté quelque 33 millions de personnes en 2022 ont causé plus de 30 milliards de dégâts et pertes économiques. 

Une récente étude du groupe V20, qui rassemble 58 pays «vulnérables», a estimé de son côté que les désastres climatiques avaient coûté 525 milliards de dollars à leurs économies depuis 20 ans. Or, avec un réchauffement sur une trajectoire toujours montante, les coûts de ces dommages que l'adaptation ne peut plus endiguer devraient s'envoler.

Ils pourraient atteindre de 290 à 580 milliards de dollars par an en 2030 et de 1.000 à 1.800 milliards en 2050, selon des chiffres cités par l'Institut Grantham sur le changement climatique de la London School of Economics.

Voilà pourquoi les pays les plus vulnérables réclament la création d'un système de financement spécifique. Toutefois, lors de la précédente COP à Glasgow, les pays riches s'étaient montrés très réticents à cette idée. Il avait donc été décidé d'installer, jusqu'en 2024, un cadre de «dialogue» sur la question du financement des «pertes et dommages».

UNE QUESTION «CRUCIALE»

En juin dernier, les pays en développement avaient toutefois jugé la première session de ce dialogue insatisfaisante. Dénonçant le manque de progrès sur ce point, ils avaient alors commencé à plaider pour l'inscription de ce sujet à l'ordre du jour de la COP27.

Un article concernant les «questions relatives aux accords de financement en réponse aux pertes et dommages associés aux effets néfastes du changement climatique, y compris un accent sur la gestion des pertes et des dommages» a donc été ajouté à l'agenda. Il y est précisé que les résultats des discussions engagées à ce sujet n'empêcheront pas d'éventuelles actions légales à l'avenir.

Si les pays riches, tels que les États-Unis et l'Europe, sont réticents à une reconnaissance spécifique de ces préjudices, c'est justement parce qu'ils craignent de s'exposer à d'éventuelles procédures légales. Ils plaident aussi pour l'intégration des pertes et dommages au sein des mécanismes déjà existants des «financements climats».

En ouverture de la conférence ce dimanche, le patron de l'ONU Climat, Simon Stiell, a insisté sur le fait que cette question des pertes et dommages était «cruciale». Pour le ministre égyptien des Affaires étrangères et président de la COP27, Sameh Choukri, son inscription à l'agenda «reflète un sens de la solidarité et de l'empathie pour la souffrance des victimes des catastrophes causées par le climat».

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