En direct
A suivre

COP27 : ces scientifiques qui se transforment en activistes

Créé en 2020 par deux doctorants en physique en Écosse, le collectif «Scientist Rebellion» revendique un millier de membres dans le monde. [Tolga Akmen / AFP]

À l’approche de la COP27, qui démarre ce dimanche 6 novembre à Charm el-Cheikh, en Égypte, les voix s’élèvent partout dans le monde exigeant des actions concrètes contre le réchauffement climatique. Parmi ces défendeurs de la planète, figure le groupe d’activistes «Scientists Rebellion» à la double casquette de scientifiques et de militants écologistes.

Scientifiques par vocation, écologistes par nécessité. Ce dimanche 6 novembre, l’Égypte donnera le coup d’envoi de la COP27 à Charm el-Cheikh. Ce sommet sur le climat se déroule dans un contexte de flambée des coûts énergétiques après une année catastrophique où des records de température ont été battus dans plusieurs continents.

En Europe, comme partout ailleurs, des voix se sont alors élevées ces derniers temps contre les dirigeants de plusieurs pays exigeant des actions concrètes et urgentes contre le réchauffement climatique.

Parmi celles-ci figure «Scientists Rebellion», un collectif de toutes disciplines, à la double casquette de scientifiques et de militants écologistes, qui sortent de leurs laboratoires et se mobilisent contre l’inaction face au dérèglement climatique et à l’effondrement de la biodiversité.

Créé en 2020 par deux doctorants en physique en Écosse sur le modèle des militants d’Extinction Rebellion, le collectif revendique un millier de membres dans le monde, y compris en France.

«Quels que soient nos domaines, nos constats sont les mêmes»

Dans l’Hexagone, le mouvement est plutôt connu sous le nom de «Scientifiques en rébellion» et réunit une trentaine de médaillés du CNRS et de l’Académie d’agriculture ainsi qu’une centaine de directeurs d’unité. Il y a deux ans, ce collectif a d’ailleurs appelé les citoyens à la «désobéissance civile et au développement d’alternatives».

«Quels que soient nos domaines d’expertise, nous faisons tous le même constat : depuis des décennies, les gouvernements successifs ont été incapables de mettre en place des actions fortes et rapides pour faire face à la crise climatique et environnementale dont l’urgence croît tous les jours. Cette inertie ne peut plus être tolérée», a écrit Scientifiques en rébellion lors d’un appel lancé par 1.000 scientifiques dans une tribune.

«Les sociétés humaines ne peuvent continuer à ignorer les conséquences de leurs activités sur la planète sans en subir les conséquences, comme l’ont montré de longue date et chaque jour plus clairement de nombreuses études reflétant le consensus scientifique. Si nous persistons dans cette voie, le futur de notre espèce est sombre», a-t-il ajouté.

Rapidement éclipsée par la pandémie du Covid-19, cette opération a marqué ainsi la première manifestation française d’une lame de fond qui agite aujourd’hui la communauté scientifique internationale.

Les constructeurs de bolides ciblés

De leur côté, «Scientists Rebellion» ont fait parler d’eux durant le mois d’octobre. En Allemagne, ces scientifiques ont manifesté devant le ministère des Finances à Berlin avant de pénétrer brièvement dans le hall d’entrée de la société de gestion d’actifs Blackrock à Munich.

À Wolfsburg, des scientifiques ont également passé près de 48 heures collés à des véhicules dans la salle d’exposition du constructeur de voitures Porsche, berceau du groupe Volkswagen.

Par cette action, les contestataires entendaient encourager le gouvernement allemand et les grandes entreprises du pays à décarboner le secteur des transports.

Toutefois, les choses ont pris une autre tournure le 31 octobre dernier lors d’une manifestation dans le showroom de voitures de luxe du siège de BMW à Munich. Ce jour-là, 15 activistes ont été arrêtés par les forces de l’ordre.

L’arrestation des scientifiques dans la capitale allemande a suscité une vague d’indignation partout en Europe. Des manifestations ont alors été organisées dans plusieurs pays européens, notamment en France devant l’ambassade d’Allemagne à Paris, mercredi 2 novembre en solidarité avec les scientifiques arrêtés.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités