En direct
A suivre

Environnement : tout savoir sur la «fourmi électrique», espèce envahissante et dangereuse, détectée pour la première fois en France

Une espèce de fourmi envahissante et dangereuse vient d'être détectée pour la première fois en France. Son nom : Wassmannia Auropunctata ou «fourmi électrique». Cet insecte représente une menace pour la biodiversité.

Tout ce qui est petit n'est pas (forcément) mignon. Du haut de son 1,5 milimètre, la «fourmi électrique», qui tient son nom en raison de sa piqûre douloureuse, a été détectée pour la première fois en France, à Toulon (Var).

C'est un passionné de fourmis qui a indiqué à l'Agence France-Presse avoir croisé le chemin de Wasmannia auropunctata, cette fourmi de feu, dans une résidence fermée en bord de mer. 

La fourmi a été vue jusqu'à 100 mètres de la résidence. Pour Olivier Blight, chercheur à l'Institut méditerrannéen de biodiversité et d'écologie à l'Université de Toulon, cela ne fait pas de doute «on avait déjà affaire à une super colonie».

Malgré de lents déplacements, cette espèce est extrêmement envahissante de par son «système de reproduction classique sexuée et une production de reines et de mâles par clonage». 

pas besoin de sexe opposé pour procréer

En effet, Wasmannia auropunctata, originaire d'Amérique du Sud, a un mode de reproduction particulier. Alors que chez les fourmis classiques, les reines fabriquent deux types d'oeufs qui donnent naissance à des mâles ou des femelles, les fourmis électriques n'ont pas besoin du sexe opposé pour procréer. Ainsi, elles mettent au monde leurs propres clones.

Sa piqûre provoque une sensation semblable à celle d'une ortie mais dure beaucoup plus longtemps. Elle est capable de rendre aveugle ses victimes et donc de les faire fuir.

En Nouvelle-Calédonie, où elle est déjà présente, le chercheur confirme : «dans les forêts qu'elle a envahies, on n'entend plus aucun son d'insecte». Elle est aussi présente dans plusieurs pays d'Afrique centrale et en Polynésie française. 

Chez l'homme, des piqûres désagréables sont à prévoir. Attention, elle peut aussi engager le pronostic vital pour les personnes qui y sont allergiques.

une eradication couteuse

Plus de 30 millions d'euros. C'est le prix qu'a dû payer l'Etat du Queensland, dans le nord-est de l'Australie, pour faire disparaître cette fourmi présente sur le territoire depuis 2006.

Pour Olivier Blight, il est nécessaire de «faire très rapidement une délimitation précise de la zone d'invasion pour élaborer un plan d'éradication». Un appel à la population a d'ailleurs été lancé par le Muséum national d'histoire naturelle afin d'aider les chercheurs à estimer la zone envahie par cet insecte.

Pour le scientifique, cette espèce mérite la même stratégie d'éradication que celle des moustiques tigres, qui avait été mise en place par les autorités. 

Le chercheur prévoit de mener une analyse pour essayer de déterminer comment cette espèce a pu arriver en France.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités