En direct
A suivre

La Nouvelle-Zélande projette de taxer les pets de vaches

Le projet, dont la signature est attendue l’an prochain pour une mise en application dans trois ans, va concerner les 6,2 millions de vaches néo-zélandaises.[WILLIAM WEST / AFP]

Désireuse de lutter contre le changement climatique, la Nouvelle-Zélande a présenté ce mardi un projet de taxe touchant aux émissions de gaz à effet de serre rejetées par les animaux d’élevage.

Un projet de loi aussi insolite que controversé. Présenté par la Première ministre de la Nouvelle-Zélande Jacinda Ardern ce mardi, le texte a pour but de taxer les émissions de gaz à effet de serre des animaux d'élevage du pays. Le projet, dont la signature est attendue l’an prochain pour une mise en application dans trois ans, va concerner les 6,2 millions de vaches néo-zélandaises, responsables d’une majeure partie de la pollution du pays.

Dans le détail, les agriculteurs devront payer pour les émissions de gaz de leurs animaux, comme le méthane contenu dans les pets et les rots des vaches, ainsi que le protoxyde d'azote présent dans l'urine du bétail. Dans les faits, une telle taxe serait une nouveauté à l’échelle mondiale si elle venait à être adoptée.

Selon Jacinda Ardern, avec cette «proposition réaliste», une baisse des émissions agricoles sera constatée, permettant de rendre les produits plus respectueux de l'environnement et de renforcer la «marque d'exportation» du pays. Cette dernière a ajouté que les éleveurs y gagneraient aussi en augmentant le prix de leurs produits, plus vertueux sur le plan écologique.

Un projet remis en cause par les agriculteurs

Cette proposition de mesure a fait éclater la colère des agriculteurs en Nouvelle-Zélande. D’après Andrew Hoggard, le président du lobby Federated Farmers, cette mesure «arracherait les tripes des petites villes de Nouvelle-Zélande». Ce dernier a précisé que cette taxe inciterait les agriculteurs à faire pousser des arbres sur des champs actuellement utilisés pour l'élevage. 

Selon l’organisation «Beef + Lamb New Zealand», représentant les éleveurs bovins et ovins du pays, le projet n’a pas tenu en compte les mesures rurales déjà mises en place pour lutter contre les gaz à effet de serre. «Les agriculteurs néo-zélandais possèdent plus de 1,4 million d'hectares de forêts primitives sur leurs terres qui absorbent le carbone», a assuré le président de l’organisation Andrew Morrison.

Une polémique qui pourrait avoir des conséquences pour l’actuelle Première ministre du pays, à un peu plus d’un an des élections prévues en Nouvelle-Zélande.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités