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COP26 : les limites de l’accord sur la réduction des émissions de méthane

5 des 10 plus gros pays émetteurs de méthane dans le monde en 2019 n’ont pris aucun engagement pour réduire la pollution produite avec le méthane.[JANE BARLOW / POOL / AFP]

Perçu comme un engagement fort pris lors de la COP26, l’accord liée à la baisse de 30% des émissions de méthane d’ici à 2030 a laissé transparaître quelques failles, que ce soit dans le texte ou dans le refus de certains pays les plus polluants d’y adhérer.

Signé par plus de 80 pays, dont les États-Unis et l’Union Européenne, lors de la première semaine de la COP26, l’accord sur la réduction de 30% des émissions de méthane (CH4) d’ici à 2030 par rapport à 2020 a semblé encourageant sur le papier.

«C’est une annonce importante car on met beaucoup l’accent sur le carbone (le CO2), qui est l’un des principaux gaz à effet de serre, mais le méthane contribue aussi massivement à l’effet de serre et donc au changement climatique», a expliqué Armelle Le Comte, spécialiste des enjeux climatiques et énergétiques pour Oxfam France, dans un entretien accordé à CNEWS.

Pourtant, dans le détail, certaines incohérences majeures sont apparues dans le document issu de la conférence internationale à Glasgow au sujet de ce composé chimique polluant.

5 des 10 plus gros émetteurs n’ont pas signé l’accord

Selon les chiffres fournis par APL, l’agence néerlandaise d’évaluation environnementale, cinq des dix plus gros pays émetteurs de méthane dans le monde il y a deux ans n’ont pris aucun engagement pour réduire la pollution produite avec le méthane.

Plus inquiétant encore, les deux nations les plus polluantes dans ce domaine, la Chine et l’Inde, rejettant respectivement plus de 1.600 et de 800 mégatonnes en équivalent CO2 en 2019, n’ont pas suivi les préconisations proposées lors de la COP26.

Le texte ne mentionne pas l’élevage intensif

«Le bémol, c’est que cette déclaration sur le méthane ne parle pas du tout de l’agriculture industrielle, qui est dans beaucoup de pays et de régions le principal facteur d’émissions de méthane, notamment avec l’élevage intensif», a regretté Armelle Le Comte.

Le porte-parole chargé du climat pour Greenpeace France, Clément Sénéchal, a critiqué sur Twitter l'oubli de la mention de l'élevage intensif dans le texte. Le secteur de l'agriculture a pourtant été responsable de 32% des émissions de méthane d’origine humaine en 2021, selon les données du programme pour l’environnement de l’ONU

Principale source d’émissions de méthane mondiale, l’élevage intensif devrait être réduit de 45% d’ici à 2030 pour respecter l’accord de Paris selon les recommandations de l’ONU.

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