Depuis plusieurs semaines, les huîtres adultes françaises ont vu leur taux de mortalité grimper en flèche. Cette surmortalité inhabituelle serait due à une bactérie mortelle, la vibrio aestuarianus.
La production ostréicole française avait déjà connu en 2008 une surmortalité de sa production de jeunes huîtres qui avait décimé jusqu'à 75% de la production. Cette année, elle connait un nouveau revers. Le taux de mortalité des huîtres adultes a explosé et atteint 65% dans certains parcs. A cette période de l'année, elle ne dépasse pas normalement les 10%.
"Je restreins déjà quelques-uns de mes clients, car je tape dans mes stocks de fin d’été", a confié à Sud-Ouest Christophe Maleyran, ostréiculteur basé à Petit-Piquey.
"De la Normandie à la Méditerranée, personne n'est épargné", reprend Olivier Laban, président de la Section régionale conchylicole (élevage de coquillages) (SRC) Arcachon- Aquitaine.
Une bactérie mortelle responsable
Face à cette épidémie, l'Ifremer (l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer) a lancé une enquête et analysé des échantillons d'huîtres adultes provenant de l'étang de Thau (Hérault), du lac d'Hossegor (Landes), d’Arcachon (Gironde), de Charente-Maritime, de Bretagne nord et de Normandie.
Les analyses effectuées ont révélé que cette surmortalité était due à une bactérie mortelle, la vibrio aestuarianus.
Pour expliquer la présence de cette bacterie, les chercheurs ont émis deux hypothèses : les fortes pluies du printemps qui ont fait baisser la salinité de l'eau des bassins et l’arrivée tardive et brutale de l’été qui a fait monter en flèche la température de l’eau.
L' huître triploïde particulièrement touchée
Une variété d’huître est particulièrement touchée par cette crise : la triploïde. Une huître génétiquement modifiée et pourtant présentée comme plus résistante que les huitres naturelles, moins touchées par la vibrio aestuarianus (8 à 10% de perte de production). Le taux de mortalité de cette "huître OGM" est aujourd'hui compris entre 50 et 80%.