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Situation critique pour le grand hamster d'Alsace

Photo prise le 1er août 1999 d'un grand hamster d'Alsace sortant de son terrier près de Blaesheim dans le Bas-Rhin [Gerard Baumgart / AFP/Archives] Photo prise le 1er août 1999 d'un grand hamster d'Alsace sortant de son terrier près de Blaesheim dans le Bas-Rhin [Gerard Baumgart / AFP/Archives]

La situation du grand hamster d'Alsace, une espèce en voie d'extinction qui a valu à la France des poursuites devant la Cour européenne de justice, reste très critique malgré une "stabilisation" du nombre de terriers recensés, ont estimé vendredi des scientifiques et défenseurs de l'environnement.

Cette année, 319 terriers ont été comptés en Alsace, soit dix de plus qu'en 2012, a annoncé la préfecture dans un communiqué, en soulignant que cette campagne de comptage n'était pas exhaustive et que le nombre réel de rongeurs était plus élevé.

Malgré les aléas climatiques, "la population se stabilise grâce au succès des réintroductions de hamsters en 2012 et l'efficacité des mesures procurant un couvert végétal permanent", assure la préfecture dans un communiqué.

Pour Stéphane Giraud, d'Alsace Nature, il s'agit d'une "conclusion pour le moins hâtive, alors que d'autres voyants sont nettement dans le rouge, comme la contraction de la zone de présence de l'espèce". De fait, la campagne 2013 de comptages n'a permis de recenser le grand hamster que dans 13 communes alsaciennes, contre 19 l'an dernier et 22 en 2011.

Selon Gérard Baumgart, président du centre d'Etudes, de recherche, de protection de l'environnement en Alsace, "on ne peut vraiment pas crier victoire", compte tenu du fait que plus de 200 hamsters d'élevage ont été lâchés l'an dernier pour renforcer les populations sauvages.

Proies de choix pour les renards, les hamsters relâchés sont aussi victimes des réticences des communes à participer à leur sauvetage, déplore Gérard Baumgart.

Et les agriculteurs ne respectent pas toujours l'engagement de ne pas couper toute la luzerne d'un coup, en échange duquel ils touchent pourtant des primes spéciales, relève le scientifique.

Clotilde Herbillon, directrice de la mission Hamster à la direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement, reconnaît que les résultats sont "mitigés".

Mais elle a bon espoir pour les années à venir "car nous disposons désormais des clés pour avoir de meilleurs résultats dans les zones à faible densité", certaines méthodes testées ces dernières années ayant fait leurs preuves.

Elle cite en exemple le lâcher d'animaux dans des parcelles protégées temporairement par des clôtures électriques la première année, puis recouvertes de luzerne quand les hamsters sortent de leur hibernation l'année suivante. De nouveaux lâchers de hamsters sont prévus début juin et début juillet.

Fin 2012, quelque 50 communes d'Alsace ont annoncé qu'elles contestaient devant le conseil d'Etat un arrêté gouvernemental qui étend les périmètres de protection du grand hamster, une mesure qui, selon elles, entrave exagérément leur développement.

Selon ces communes, l'arrêté revient à interdire toute construction sur des milliers d'hectares dans des zones urbaines.

Le rongeur en question, menacé d'extinction, n'est plus présent en France que dans le Bas-Rhin. Depuis un jugement de la Cour européenne de justice rendu en juin 2011, la France est menacée de sanctions européennes pour n'avoir pas suffisamment protégé ce mammifère.

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