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Voyage aux Kiribati, "pays en voie de disparition" pour cause de réchauffement

Une île de l'archipel des Kiribati, prise en photo le 11 septembre 2001 [Torsten Blackwood / AFP/Archives] Une île de l'archipel des Kiribati, prise en photo le 11 septembre 2001 [Torsten Blackwood / AFP/Archives]

Les Kiribati, archipel du Pacifique menacé par la montée des eaux provoquée par la hausse du thermomètre mondial, est "un pays en voie de disparition", témoigne l'écrivain globe-trotteur Julien Blanc-Gras dans un récit de voyage où il décrit "la face humaine du changement climatique".

"Paradis (avant liquidation)", qui paraît mercredi, est le témoignage de deux mois passés (en septembre et octobre 2012) aux Kiribati (prononcer "Kiribass"). Deux mois de rencontres avec les habitants et les expatriés en mission dans cet Etat de 30 îles aux premières loges du changement climatique, comme les Maldives ou Tuvalu, alors qu'il émet lui-même très peu de CO2.

"J'ai vu passer en mars 2012 une dépêche d'agence qui expliquait que le gouvernement avait acheté un bout de terre aux Fidji pour éventuellement y déménager une partie de la population, j'ai eu envie d'aller voir", raconte à l'AFP l'écrivain de 36 ans.

"Ce n'est pas un essai" sur le changement climatique, prévient l'auteur qui se nourrit de la vie quotidienne et des anecdotes: "J'ai privilégié la forme du récit de voyage, je voulais montrer la face humaine du changement climatique, comment on vit dans un pays suspendu à une telle menace..."

De ce pays qui "rétrécit" face à l'océan, Julien Blanc-Gras décrit ainsi ce pêcheur qui, chaque jour, transporte des pierres pour renforcer la digue qui protège sa maison. Mais aussi la pauvreté et la surpopulation à Tarawa, l'île principale, qui abrite sur 16 km2 quelque 50.000 habitants, soit la moitié de la population totale des Kiribati.

Les maisons détruites les jours de grande marée ou les villages déplacés ne constituent que "la surface du problème", affirme l'auteur au terme de son périple: l'infiltration de l'eau de mer menace en effet les précieuses réserves d'eau douce. "Cette île risque d'être inhabitable avant d'être engloutie", estime-t-il.

Une situation alarmante même si les dirigeants ont aussi parfois tendance à la "dramatiser" encore pour attirer les médias ou s'assurer l'indispensable aide internationale, reconnaît Julien Blanc-Gras.

("Paradis (avant liquidation)", de Julien Blanc-Gras, éditions Au Diable Vauvert, 252 pages, 17 euros)

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