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OGM : nouvelle offensive de Séralini et Lepage

Le chercheur Gilles-Eric Séralini (d) et la députée européenne Corinne Lepage, le 30 septembre 2012 à Paris [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives] Le chercheur Gilles-Eric Séralini (d) et la députée européenne Corinne Lepage, le 30 septembre 2012 à Paris [Kenzo Tribouillard / AFP/Archives]

Le chercheur Gilles-Eric Séralini et la députée européenne Corinne Lepage ont critiqué mardi "l'extrême faiblesse" des études sur lesquelles reposent les autorisations de mise sur le marché délivrées au niveau de l'UE pour les OGM.

Tous deux participaient à une conférence de presse de l'organisme de recherche sur les OGM Criigen (Comité de recherche et d'information indépendantes sur le génie génétique), dont ils sont membres fondateurs.

"Les critiques qui ont été faites à l'encontre de l'étude du Pr Séralini, elles devraient aussi être appliquées aux études qui ont permis la validation des OGM et dont on constate l'extrême faiblesse", a déclaré Corinne Lepage.

Gilles-Eric Seralini, professeur de biologie moléculaire à Caen, est l'auteur d'une étude controversée sur la toxicité des OGM faite sur des rats, sur une durée inhabituelle de deux ans.

"Il n'y a pas d'étude sur la vie entière des rats (entre 25 et 30 mois) sur le maïs NK603 et il n'y a pas d'étude longue sur les effets sur la santé de l'herbicide Roundup mais seulement sur son principe actif le glyphosate", a poursuivi Mme Lepage.

Le maïs NK603, de la firme Monsanto, est un maïs transgénique résistant à l'herbicide Roundup, produit par le même fabriquant.

Selon la députée, "cette carence des études préalables pose la question du fonctionnement des agences réglementaires comme l'EFSA", l'agence européenne de sécurité des aliments, qui a estimé que l'étude du Pr Seralini ne remettait pas en question l'autorisation de commercialisation du maïs NK603.

Gilles-Eric Séralini a estimé que son étude avait "des limites statistiques comme toutes les études faites avec 10 rats". "Mais l'EFSA a autorisé des maïs transgéniques sur la foi d'études avec 5 ou 6 rats, des travaux produits par l'industriel lui-même qui ne communique pas les données brutes de l'étude", a déploré le biologiste.

Pour Corinne Lepage, "le fonctionnement de l'EFSA n'est pas décent". "5 ou 6 rats, ça va pour une autorisation de mise sur le marché mais pas pour un test de toxicologie, où va-t-on !", s'est-elle exclamée.

Un rapport de la Cour des comptes européenne rendu public la semaine dernière a pointé la mauvaise gestion des conflits d'intérêts au sein de plusieurs agences européennes, dont l'EFSA.

Gilles-Eric Séralini a indiqué qu'il avait été auditionné par l'Anses (agence française de sécurité sanitaire) et le HCB (Haut conseil des biotechnologies) qui doivent rendre dans les jours prochains un avis sur les conclusions à tirer de son étude.

"Le dialogue a été constructif à l'Anses, mais cela n'a pas été le cas au HCB", a indiqué Gilles-Eric Séralini.

Le gouvernement français a saisi ces deux organismes pour éclairer sa position sur le maïs NK603, autorisé à la commercialisation en Europe.

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