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Le mystère de la disparition des abeilles résolu

Disparition des abeilles Une abeille noire butine une fleur le 06 juillet 2010 sur l'île d'Ouessant dans le Finistère. [FRED TANNEAU / AFP]

Le phénomène intriguait les scientifiques depuis des années. Le mystère de la disparition des abeilles dans plusieurs régions du monde, baptisé « Syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles », est en passe d'être élucidé.

Certains évoquaient la pollution, d’autres la déforestation et le disparition d’espèces de fleurs. Ce sont finalement les pesticides qui semblent être en cause. Des chercheurs de l’Institut scientifique de recherche agronomique (Inra) viennent de le confirmer, mettant en avant l’impact néfaste d’une molécule appelée «thiaméthoxame» sur les abeilles. On la retrouve dans un pesticide commercialisé en France sous le nom de Cruiser.

Des micropuces sur les abeilles
Pour aboutir à leurs conclusions, publiées dans la revue Science, les chercheurs ont placé des micropuces dans le thorax de quelque 650  abeilles, afin d’étudier leurs mouvements dans leur ruche. La moitié de cet échantillon avait été nourrie avec une solution sucrée contenant une dose de pesticide, équivalente à celle qu'elles peuvent rencontrer habituellement sur des cultures traitées. L’autre avait reçu un placebo.

Et les résultats ne se sont pas fait attendre. Les chercheurs ont observé que les abeilles ayant absorbé la « thiaméthoxame », lorsqu’elles ont été relâchées à 1 km de leur ruche, étaient totalement désorientées, ne parvenant plus à retrouver leur chemin. Le phénomène, qui serait lié à un dérèglement de la boussole interne des insectes, se double d’une vulnérabilité accrue aux virus, en raison du stress qui en résulte. A l’arrivée, un taux de mortalité trois fois plus élevé qu’à l’accoutumée a été observé chez les abeilles.

Une menace pour l’humanité
Réagissant à cette étude, le ministère français de l'Agriculture a annoncé qu’un retrait du Cruiser était à l’étude. Il reste toutefois conditionné à un avis de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), qui doit intervenir d'ici fin mai, soit avant la nouvelle campagne de semences, en juillet. Un délai qui ne satisfait pas l’Union nationale de l'apiculture française (Unaf), qui a réclamé « un retrait immédiat ». « Cela fait quatre ans qu'on alerte sur les dangers de cette substance pour les pollinisateurs », a rappelé pour sa part Marie-Catherine Schulz-Vannaxay, chargée de mission agriculture pour France Nature environnement (FNE). 

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