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Ces insaisissables particules fines

Elles sont émises par le trafic, le chauffage, l'industrie ou l'agriculture: les particules fines, à l'origine de pics de pollution récurrents néfastes pour la santé dans les grandes villes, ne reculeront qu'au prix de certains changements d'habitudes, voiture en tête.[AFP]

Elles sont émises par le trafic, le chauffage, l'industrie ou l'agriculture: les particules fines, à l'origine de pics de pollution récurrents néfastes pour la santé dans les grandes villes, ne reculeront qu'au prix de certains changements d'habitudes, voiture en tête.

Dioxyde de soufre, mercure, arsenic... la pollution atmosphérique a diminué de façon spectaculaire depuis un demi-siècle en France, rappelle le centre de référence chargé de la mesurer (le Citepa) mais les particules sont l'un des polluants posant encore de sérieux problèmes.

Les émissions de ces poussières en suspension -- appelées PM10 ou PM2,5 selon leur taille, inférieure à 10 ou 2,5 micromètres -- ont certes baissé de 33% entre 1990 et 2008. Mais elles dépassent encore les niveaux recommandés pour la santé: selon le ministère de l'Ecologie, ces particules sont à l'origine de 42.000 décès prématurées chaque année en France.

En fonction des années, entre 5 et 15 millions de Français environ sont soumis à un dépassement des seuils limites (plus de 35 jours à une concentration supérieure à 35 microgrammes par m3), ce qui place Paris sous la menace d'une forte sanction financière de la part de l'Union européenne.

En dépit du plan particules lancé en 2010, les pics de pollution restent fréquents, à l'image de l'épisode que connaît actuellement la région parisienne à la faveur d'une météo favorisant l'accumulation de ces polluants.

"Sur certains polluants, c'était plus facile de s'améliorer parce qu'ils provenaient de sources fixes, comme pour le dioxyde de souffre émis par des cheminées d'usine", explique à l'AFP Joëlle Colosio, responsable de la qualité de l'air à l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe).

-30% d'ici 2015 "Sur les particules, c'est assez compliqué: on a différentes sources qui n'émettent pas en même temps et donc les actions sont à mettre en oeuvre à la fois au niveau très local, au niveau national et européen", ajoute-t-elle.

Globalement, les premières sources d'émissions de PM10 sont l'agriculture (34%) et l'industrie (29%) mais le transport routier (10% au niveau global) est la principale source en milieu urbain.

La France, qui s'est engagée en 2010 à réduire le niveau de particules de 30% d'ici 2015, a ainsi lancé des mesures pour interdire le brûlage de déchets verts ou encourager l'installation par les particuliers de cheminées à foyer fermé. Mais elle a aussi permis l'interdiction des véhicules les plus polluants en ville avec l'expérimentation prochaine de zones réglementées dans huit agglomérations.

Par rapport à ses voisins, la France est "plutôt dans la moyenne", assure Frédéric Bouvier, directeur du Laboratoire central de surveillance de la qualité de l'air (LCSQA), même s'il souligne que la plupart des pays européens "ont engagé des actions sur les particules de manière un peu plus anticipée".

Ces zones réglementées, que la France va tester à partir de 2013, existent par exemple déjà dans près de 200 agglomérations européennes, remarque-t-il.

France Nature Environnement insiste pour que, sans attendre jusque là, les limitations de vitesse décidées en urgence par les préfectures au regard des relevés quotidiens s'accompagnent de sanctions effectives pour lutter contre "un crime devenu ordinaire".

A plus long terme, souligne son porte-parole Benoît Hartmann, l'amélioration de l'air passera aussi par "des changements de comportements" en réussissant à sortir de notre "modèle dépendant de la voiture" et en "sensibilisant toujours mieux la population aux raisons pour lesquelles on le fait".

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