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La SNCF se refuse au "triomphalisme"

Le patron de la SNCF Guillaume Pépy le 30 octobre 2012 à Paris [Eric Piermont / AFP/Archives] Le patron de la SNCF Guillaume Pépy le 30 octobre 2012 à Paris [Eric Piermont / AFP/Archives]

La SNCF a triplé son bénéfice net l'an dernier, tout en réduisant son endettement de près d'un milliard d'euros mais se garde de tout "triomphalisme" pour 2013 dans un environnement économique difficile.

Le résultat net 2012 dévoilé lundi s'établit à 383 millions d'euros (contre 125 millions en 2011), pour un chiffre d'affaires de 33,8 milliards en hausse de 3%, essentiellement porté par les branches infrastructure (SNCF Infra) et voyageurs (SNCF Voyages).

La dette nette a été réduite de près d'un milliard grâce à une opération financière qui l'a ramenée à 7,3 milliards d'euros en fin d'année.

Tout en saluant l'amélioration de la santé financière de l'entreprise, son président Guillaume Pepy est apparu prudent devant la presse.

"Il n'y a aucun triomphalisme", a-t-il déclaré en évoquant les obstacles auxquels la SNCF sera confrontée en 2013, à commencer par le niveau historique de travaux sur le réseau jugés "à la limite de ce que le trafic peut supporter".

Le dirigeant a aussi souligné l'environnement économique difficile qui pèse non seulement sur l'activité transport et logistique de marchandises mais aussi, depuis l'automne, sur les trafics voyageurs.

Un des faits marquants de 2012 est le ralentissement en milieu d'année de l'activité TGV (SNCF Voyages), autrefois florissante, qui voit sa profitabilité s'éroder notamment en raison de la hausse des péages acquittés à Réseau ferré de France (RFF).

Autre phénomène notable, les déplacements professionnels tendent à diminuer sous l'effet de la crise. "Sans doute la proportion de gens qui achètent le plein tarif est-elle amenée à se réduire", a prédit Guillaume Pepy.

Pour tenter d'infléchir la tendance, la SNCF multiplie les initiatives comme le lancement prochain des TGV low cost.

La marge opérationnelle, indicateur privilégié par la direction, a très légèrement progressé de 0,5% l'an passé, à 3,03 milliards d'euros, mais reste insuffisante pour couvrir les besoins de financement des investissements du groupe.

Elle ne représente que 8,9% du chiffre d'affaires, contre 9,3% en 2011, alors que le groupe vise un taux de 10 à 12% pour être en mesure de couvrir les besoins d'investissement indispensables à la qualité de son service et son développement.

La SNCF a dû l'an passé déprécier des actifs de sa branche transport et logistique de marchandises (SNCF Geodis), dont l'activité de fret ferroviaire et de transport routier de marchandises subit l'effet du ralentissement économique.

Le montant total de ces dépréciations, 470 millions d'euros dont 300 pour SNCF Geodis, est toutefois inférieur à celui de l'année précédente, quand l'entreprise avait comptabilisé 700 millions d'euros en dépréciations pour son parc de TGV surdimensionné.

Le résultat opérationnel 2012 s'est établi à 1,2 milliard d'euros, en hausse de 389 millions d'euros, précise la SNCF.

La compagnie ferroviaire est aussi parvenue à réduire fortement sa dette de 7,3 milliards, soit une baisse de près d'un milliard sur l'année, en procédant à une cession quasi équivalente de créances financières s'élevant à 952 millions d'euros.

Cette cession correspond à la titrisation de fonds versés par l'autorité organisatrice des transports en Ile-de-France, le Stif, pour l'acquisition de trains, et que la SNCF a choisi de céder à des investisseurs pour dégager plus rapidement des liquidités.

De fait, le cash flow de l'entreprise, en hausse pour la deuxième année consécutive, fait un bond en 2012 à à 1,2 milliard d'euros, contre 261 millions d'euros l'an passé.

Le groupe se fixe pour 2013 de dégager une trésorerie nette positive pour la troisième année de suite avec des investissements sur fonds propres accrus, à hauteur de 2,5 milliards d'euros contre 2,2 milliards en 2012.

La SNCF a par ailleurs engagé un plan de performance qui doit lui permettre de réaliser environ 150 millions d'euros d'économies cette année et 700 millions d'euros au total d'ici à 2015.

Ces économies concernent notamment les frais généraux, les achats, les systèmes d'information et l'immobilier.

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