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La France a perdu 1.087 usines depuis 2009

L'entrée de l'usine Goodyear d'Amiens, le 26 janvier 2013 [Francois Lo Presti / AFP/Archives]

La descente aux enfers de l'industrie française est depuis longtemps diagnostiquée. Mais l'année 2012 restera de sinistre mémoire comme celle qui aura vu une nette augmentation du rythme de fermetures d'usines : +42% en un an, selon l'Observatoire Trendeo.

C'est un délitement en direct. L'an dernier, 266 usines de plus de 10 salariés ont mis la clé sous la porte. C'est 42% de plus qu'en 2011 et cela porte désormais à 1 087 le nombre d'usines qui ont disparus de l'Hexagone depuis quatre ans.

"Ce délitement du tissu industriel s’opère à bas bruit, indique David Cousquer, le fondateur de Trendo. La taille moyenne des sites fermés est de 71 salariés."

 

De lourdes conséquences pour l'emploi

Et cette accélération des fermetures d'usines a évidemment de lourdes conséquences sur l'emploi. Trendeo estime que 23.897 emplois ont été supprimés dans la seule industrie en 2012. Soit 122.000 depuis 2009.

C'est l'automobile, la pharmacie et l'industrie électronique qui en font les premiers les frais. Dans l’automobile, 12.470 suppressions nettes d’emplois ont été annoncées en 2012, PSA, Renault et Honeywell en tête, soit 42.000 emplois supprimés depuis 2009.

La situation s'est aussi nettement détériorée dans l'électronique. Si l'année 2012 a été marqué par les annonces d'Alcatel et de de Technicolor, au total 1.755 suppressions ont été annoncées en 2012, soit 8 216 depuis 2009.

La plasturgie souffre également, avec 1 808 suppressions annoncées en 2012, soit 7 068 depuis 2009.

La pharmacie n'est pas plus en forme. Le secteur subit sa quatrième année consécutive de pertes d’emplois. Les importantes annonces faites en 2012 par Bristol-Myers-Squibb, Sanofi-Aventis, Cephalon et Merck ont plombé les statistiques avec 2.198 suppressions… ce qui porte à 8 648 le nombre d'emplois supprimés en quatre ans.

 

Même l'agroalimentaire

En 2012, les industries alimentaires connaissent leur première année de pertes nettes d’emplois (-885). Le secteur des boissons supprime également des emplois (-404 emplois), tout comme de façon moins inattendue, l'imprimerie (-1 818), la métallurgie (-448) ou la fabrication de meubles (-1 133). Le textile, déjà mal en point ne se redresse pas (-871), tout comme la papeterie (-1 214)

Seul éclaircie dans ce sombre panorama, la construction aéronautique et le luxe continuent d'afficher leur singularité, avec plus de 2 400 créations de postes. L'industrie bénéficie aussi des investissements dans les énergies vertes, avec plus de de 9 000 annonces de création en l'espace d'un an.

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