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Crédit Agricole : vers une perte historique

L'entrée du siège du Crédit Agricole en décembre 2011 à Paris [Lionel Bonaventure / AFP/Archives] L'entrée du siège du Crédit Agricole en décembre 2011 à Paris [Lionel Bonaventure / AFP/Archives]

La banque française Crédit Agricole devrait essuyer une perte historique sur l'exercice 2012, après l'enregistrement au dernier trimestre de dépréciations d'écarts d'acquisition massives à hauteur de 2,67 milliards d'euros, avec un impact équivalent sur son résultat.

L'entité cotée de la banque verte affichait déjà une perte nette de 2,48 milliards d'euros sur les neuf premiers mois de l'année. Elle avait accusé pour la première fois une perte en 2011, à hauteur de 1,47 milliard d'euros.

Sans attendre la publication de ses résultats, fixée au 20 février, Crédit Agricole a choisi de communiquer sur sa situation vendredi, après que le quotidien Le Figaro eut fait état la veille de la tenue d'un conseil d'administration pour entériner ces dépréciations.

Le titre avait déjà mal réagi en Bourse: l'action avait abandonné jusqu'à 4,24% en séance jeudi, avant de limiter son repli à 1,54%, à 7,28 euros, dans un marché en baisse de 0,87%.

Les écarts d'acquisition représentent la différence entre le montant payé pour acquérir une société et la valeur comptable de ce même actif.

Friand d'acquisitions durant les six premières années de sa cotation (de 2001 à 2007), Crédit Agricole SA affichait, fin septembre, pour 17,4 milliards d'euros d'écarts d'acquisition.

Des éléments exceptionnels qui grèvent le 4e trimestre

Il a choisi de réduire ce montant de 2,6 milliards au cours du dernier trimestre de 2012, mais aussi de déprécier sa participation de 20,2% au capital de la banque portugaise BES, à hauteur de 267 millions.

Les dépréciations d'écarts d'acquisition n'ont pas d'impact sur les réserves de liquidités du groupe, pas plus que sur les ratios de fonds propres. Le régulateur déduit, en effet, systématiquement les écarts d'acquisition des fonds propres pour ses calculs de ratios.

Toujours sur cette dernière séquence comptable de l'exercice, Crédit Agricole SA a fait face à un effet négatif de 850 millions d'euros sur son produit net bancaire (PNB) lié à la réévaluation de sa dette.

Lorsque les conditions de marché s'améliorent, la valeur de marché de la dette de la banque s'apprécie car les investisseurs considèrent que la probabilité de son remboursement est plus élevée. Elle doit alors l'intégrer dans ses comptes, ce qui ampute son résultat.

Deux autres éléments exceptionnels marqueront également le quatrième trimestre.

D'abord, une charge d'impôt de 130 millions d'euros au titre de la taxe exceptionnelle (exit tax) sur les réserves de capitalisation des compagnies d'assurance. Ensuite, l'impact négatif lié à la dépréciation de la valeur des titres de la SAS Rue La Boétie (qui contrôle Crédit Agricole SA) par les caisses régionales du groupe, annoncée le 25 janvier.

Cette dépréciation va diminuer le résultat de chaque caisse régionale et abaisser mécaniquement sa contribution au résultat de Crédit Agricole SA et la minorer de 160 millions d'euros.

Au total, ces éléments exceptionnels grèveront le résultat du quatrième trimestre d'environ 3,8 milliards d'euros.

Tout cela s'ajoute à des résultats déjà en berne sur les neuf premiers mois, marqués au fer rouge par la Grèce et l'aventure de la filiale Emporiki, finalement cédée à un autre établissement hellène, Alpha Bank.

Sur les neuf premiers mois de l'année, la Grèce, tant en ce qui concerne le programme d'échange de sa dette souveraine qu'Emporiki, a eu un impact négatif de 3,2 milliards d'euros sur les comptes de CASA.

L'ensemble de ces charges exceptionnelles devrait entraîner l'ensemble du groupe dans le rouge en 2012, alors qu'en 2011, seul Crédit Agricole SA avait enregistré une perte.

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