En direct
A suivre

La Banque Postale prend le relais du CIF

Le quartier général de la Banque postale le 8 septembre 2011 [Eric Piermont / AFP/Archives] Le quartier général de la Banque postale le 8 septembre 2011 [Eric Piermont / AFP/Archives]

La Banque Postale entend combler le vide laissé par la disparition programmée du Crédit immobilier de France (CIF) en matière d'accession à la propriété des ménages modestes, en leur consacrant une enveloppe dédiée de prêts et en recrutant des salariés de cet établissement.

La banque a annoncé mercredi prévoir notamment un milliard d'euros de crédits immobiliers pour cette population aux faibles revenus dès 2013 et envisager l'embauche de 300 des 2.500 collaborateurs du CIF pour accompagner son développement sur ce segment d'ici deux ans.

De facto, ces annonces entérinent la mort du Crédit immobilier de France et celle du projet de nouvelle entité, que semblait pourtant avoir validé l'Elysée à l'issue d'une réunion, le 27 novembre.

Ce projet était activement soutenu par les salariés ainsi que les dirigeants et se voulait une alternative à la mise en extinction pure et simple de tout l'établissement, décidée fin août par le gouvernement avait évité au CIF la cessation de paiements.

La Banque Postale avait très tôt vu son nom circuler dans ce dossier, avant même l'intervention de l'Etat, en étant citée comme candidate pour un adossement du CIF, qui ne collectait pas de dépôts et aurait pu profiter des réserves de la banques pour fonctionner, un scénario par la suite écarté.

Pour répondre aux besoins des ménages modestes, la Banque Postale indique qu'elle va mettre en place des partenariats avec des acteurs du logement social, afin de "sécuriser les financements réalisés via la mise en oeuvre de dispositifs de protection des emprunteurs".

En outre, elle rappelle proposer depuis octobre le PAS, un prêt destiné à l'accession sociale sous conditions de ressources.

"Cette offre (...) sera déployée sur l'ensemble du territoire au premier semestre 2013. La Banque Postale vise ainsi une production de 350 millions d'euros en 2013 et, à horizon 2015, de l'ordre de 1,3 milliard d'euros", explique-t-elle dans son communiqué.

Avec ces développements dans l'accession sociale à la propriété, la banque anticipe une production de crédits immobiliers supplémentaires de près de trois milliards d'euros, "à terme", sans préciser l'échéance néanmoins.

A titre de comparaison, le CIF avait déclaré à l'AFP cet été avoir financé 34.000 projets immobiliers en 2011. La valeur moyenne des prêts consentis était de 149.000 euros sur une durée de plus de 25 ans, pour des ménages fournissant un apport inférieur à 10% du prix d'achat et gagnant en moyenne deux smics, soit une enveloppe globale d'environ 5 milliards d'euros.

La Banque Postale insiste sur le fait qu'elle est déjà présente sur le segment des ménages aux faibles revenus, disant avoir consenti des prêts immobiliers à 30.000 emprunteurs modestes, dont 4.500 en CDD ou en intérim.

"La banque finance par an plus de 20.000 jeunes primo-accédants et réalise près de 20% de sa production sur des prêts sans apport personnel", ajoute-t-elle.

Du côté des effectifs, la Banque Postale pourrait recruter 300 collaborateurs du CIF d'ici deux ans, afin de bénéficier de leurs compétences en matière de crédits immobiliers aux ménages modestes, à l'image de ce qu'elle avait fait en embauchant des salariés de Dexia lorsqu'elle a lancé son offre de prêts aux collectivités.

Rien n'a en revanche filtré concernant le sort des 2.200 autres salariés de cet établissement.

La commission des Finances du Sénat a indiqué mercredi que dans l'hypothèse d'un accroissement de l'offre de la Banque Postale pour compenser la disparition du CIF, elle constituerait un comité de suivi pour s'assurer de la "mise en oeuvre des engagements pris par cette banque".

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités