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2012, annus horribilis des constructeurs automobiles ?

Mise en place d'une plaque minéralogique [Bertrand Guay / AFP/Archives] Mise en place d'une plaque minéralogique [Bertrand Guay / AFP/Archives]

2012 pourrait être la pire année pour le secteur automobile français depuis 15 ans, avec des immatriculations de voitures neuves qui devraient baisser de 14% et tomber sous la barre de 1,9 million, a indiqué lundi le Comité des constructeurs français d'automobiles (CCFA).

La chute atteint déjà 13,8% en données brutes et 14,5% à nombre de jours ouvrables comparables sur les onze premiers mois de l'année, comparé à l'année précédente, avec 1,74 million de voitures immatriculées.

Cette tendance a poussé le CCFA à revoir sa révision pour l'année à la baisse. Fin septembre, il espérait encore que la baisse serait limitée à 12%, mais son président Patrick Blain a fait savoir lors d'une conférence de presse qu'"on va se situer probablement à -14%" et passer sous la barre de 1,9 million de nouvelles voitures immatriculées.

Ce serait le plus bas chiffre depuis 1997 où les immatriculations s'étaient établies à 1,71 million.

La chute était au départ surtout imputable aux ventes aux particuliers mais "on voit à travers les ventes de véhicules utilitaires légers, qui atteignent le même niveau de baisse, que les entreprises retiennent aussi leurs achats", a-t-il expliqué.

Pour 2013, "on ne voit pas le marché se redresser mais on ne le voit pas s'enfoncer de la même façon", a poursuivi M. Blain pour qui "le plus probable serait quelques points de baisse" des immatriculations.

"Il est difficile d'envisager à court terme une reprise", confirment les analystes de Xerfi.

Les constructeurs français PSA Peugeot Citroën et Renault (marques Renault et Dacia), qui représentent un peu plus de la moitié des immatriculations totales, souffrent plus que les concurrents étrangers.

PSA a reculé de 17,7% sur onze mois et Renault de 21,7%, contre 6,5% pour l'ensemble des étrangers. "Les constructeurs français, généralistes, subissent de plein fouet la crise qui touche les classes moyennes", a constaté M. Blain.

Renault à la peine en novembre

A l'inverse, le sud-coréen Hyundai-Kia a vu ses ventes bondir de 27,6% sur la même période. La France avait demandé à Bruxelles cet été, en vain, la mise sous surveillance des importations de véhicules en provenance de Corée du Sud.

Les allemands BMW et Daimler (Mercedes-Benz et Smart) sont aussi dans le vert (+0,7% et +5,7%) tandis que leur compatriote Volkswagen, comme les japonais Nissan et Toyota, sont légèrement dans le rouge.

Les groupes français tablent sur leurs nouveaux modèles pour faire mieux en 2013, avec la citadine 208 chez Peugeot et le successeur du monospace C4 Picasso chez Citroën ou encore la Clio IV chez Renault et les nouvelles Sandero et Logan et l'utilitaire Dokker chez Dacia.

Sur le seul mois de novembre, les immatriculations se sont effondrées de 19,2% en données brutes et de 23% à nombre de jours ouvrables comparables à 144.694 unités.

Là aussi, les groupes français sont plus à la peine que les autres. Les immatriculations de PSA Peugeot Citroën ont dégringolé de 22,9% et celles du groupe Renault de 33,5%.

Ce dernier renouvelle sa gamme et connaît des effets de comparaison défavorables par rapport à novembre 2011 mais "les moments les plus difficiles (...) sont derrière nous", assure son directeur commercial France dans un communiqué. Bernard Cambier se dit pourtant "inquiet sur le niveau du marché français".

La France n'est pas le seul pays touché. Les immatriculations en Espagne ont glissé de 12,6% sur les onze premiers mois à 648.392 voitures.

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