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Siemens sabre dans ses coûts pour se redresser

Le patron de Siemens Peter Löscher, le 24 janvier 2012 à Munich [Christof Stache / AFP/Archives] Le patron de Siemens Peter Löscher, le 24 janvier 2012 à Munich [Christof Stache / AFP/Archives]

Le géant industriel allemand Siemens, rattrapé par la conjoncture économique morose, a dévoilé jeudi un important plan d'économies de 6 milliards d'euros pour regagner en rentabilité et se recentrer sur ses coeurs de métier.

"Nous n'avons pas pleinement réussi à stimuler nos performances par rapport à celles de nos concurrents, comme nous l'avions fait ces dernières années", a admis, dans un communiqué, le patron de Siemens, Peter Löscher.

Réalisant environ la moitié de ses activités en Europe, Siemens, qui en début d'année affichait une santé florissante, a été rattrapé au printemps par la morosité conjoncturelle en zone euro et le ralentissement de la croissance des pays émergents.

Si, sur son exercice décalé 2011/2012 (achevé fin septembre), le conglomérat de Munich (sud) a réussi à atteindre tout juste ses objectifs avec un bénéfice d'exploitation de 5,2 milliards d'euros (-30%), le bilan de l'année écoulée est plutôt négatif avec un bénéfice net en recul de 27% à 4,6 milliards d'euros, malgré une hausse de 3% au dernier trimestre.

Les entrées de nouvelles commandes ont elles baissé de 10%, mais néanmoins, le chiffre d'affaires du groupe, qui compte quatre piliers d'activité (énergie, santé, industrie et infrastructures), a augmenté de 7% à 78,3 millions d'euros.

Grâce à son important plan d'économies, dont l'éventuel impact social n'a pas été précisé, Siemens, qui fabrique aussi bien des trains, des éoliennes que des centrales électriques, veut "accroître sa compétitivité et devenir plus rapide et moins bureaucratique".

L'objectif est de redresser sa marge bénéficiaire à "au moins 12%" sur l'exercice fiscal 2013/2014 contre 9,5% sur l'exercice qui vient de s'écouler.

Avec l'idée de renforcer ses activités jugées "coeur de métier", Siemens veut en parallèle vendre des activités et en acheter d'autres.

Il a déjà annoncé la mise en vente de son activité de traitement des eaux, dont les revenus se sont élevés sur l'exercice écoulé à environ un milliard d'euros. Dans le secteur de l'eau, le groupe veut plutôt se concentrer sur les systèmes de robotique.

En octobre, l'industriel a aussi décidé de tourner la page du solaire, pour se recentrer, dans le domaine des énergies renouvelables, sur l'éolien et l'hydroélectricité. Le solaire lui a coûté 150 millions d'euros de charges exceptionnelles sur le trimestre.

A l'inverse, pour dynamiser son activité industrielle, Siemens rachète pour 680 millions d'euros le belge LMS International, spécialisé dans les plateformes logicielles pour systèmes mécatroniques.

Dans le détail, sur les six milliards d'euros d'économies prévues, trois milliards devraient provenir d'une "meilleure intégration" des procédés de développement et de production, un milliard d'une meilleure gestion de sa présence mondiale et un milliard d'une amélioration "dans l'efficacité et la qualité des procédés" industriels.

Siemens ne donne pas d'indication sur l'avenir de sa filiale d'ampoules électriques Osram, qu'il avait un temps espéré mettre en Bourse, mais se dirige désormais plus probablement vers une externationalisation via une "spin-off".

Pour rassurer ses actionnaires, Siemens leur propose un dividende de 3 euros par action pour l'exercice écoulé et compte leur reverser à l'avenir de 40% à 60% de ses bénéfices.

En attendant les effets pleins de son nouveau programme d'économies, l'industriel table sur une année 2012/2013 "proche" de celle qui vient de s'achever en termes de commandes et de revenus (à données constantes).

Le bénéfice d'exploitation devrait baisser à entre 4,5 et 5 milliards d'euros.

Ces annonces ont été très bien accueillies à la Bourse de Francfort, où le titre du groupe prenait 3,45% à 81,56 euros sur un Dax en hausse de 0,33% à 08h24 GMT.

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