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Sony actionnaire d'Olympus pour décoller dans la médecine

Kazuo Hirai, le PDG de Sony, le 12 avril 2012 à Tokyo [Kazuhiro Nogi / AFP/Archives] Kazuo Hirai, le PDG de Sony, le 12 avril 2012 à Tokyo [Kazuhiro Nogi / AFP/Archives]

Le géant de l'électronique nippon Sony va investir 500 millions d'euros et devenir le premier actionnaire de son compatriote Olympus pour créer une alliance dans le marché en croissance des équipements médicaux.

Sony va acheter 34,387 millions d'actions d'Olympus spécialement émises pour l'occasion, à 1.454 yens pièce d'ici à la fin février 2013, pour une somme totale de 50 milliards de yens. Il détiendra ainsi un peu plus de 11% du capital d'Olympus dont il deviendra le premier actionnaire, d'après un communiqué commun publié vendredi.

Le géant nippon a obtenu un rabais de 4,3% par rapport au prix de l'action Olympus à son cours de clôture vendredi (1.520 yens).

Les deux partenaires ont précisé qu'ils allaient créer une coentreprise dès le mois de décembre pour développer et fabriquer des endoscopes chirurgicaux et divers systèmes d'imageries médicales, expliquant vouloir "créer des produits novateurs".

Cette coentreprise sera détenue à 51% par Sony qui y nommera un directeur général issu de ses rangs, et à 49% par Olympus.

Les deux entreprises prévoient que le marché mondial des domaines médicaux où elles vont collaborer va croître d'ici à 2020 jusqu'à 3,3 milliards d'euros annuels, un gâteau dont elles visent une part de 20%.

Olympus contrôle déjà 70% du marché mondial des endoscopes pris dans son ensemble, mais est beaucoup moins présent dans le domaine particulier des endoscopes chirurgicaux.

Côté Sony, l'extension des activités dans le domaine médical est une priorité de Kazuo Hirai, le nouveau PDG du géant confronté à la baisse de rentabilité de ses activités d'électronique.

Sous son égide, le groupe a engagé un recentrage sur ses activités stratégiques - concrétisé récemment par la prise en main à 100% de sa filiale de téléphone mobile autrefois codétenue avec l'équipementier suédois Ericsson.

Cessions de départements périphériques

Cette politique s'accompagne de cessions de départements périphériques - comme celui de la chimie bouclé ce vendredi même. Le groupe prévoit au total de diminuer ses effectifs de 10.000 personnes sur la période de mars 2011 à mars 2013 (6% de l'effectif mondial de mars 2011).

Après avoir subi l'an passé une perte nette record de 4,5 milliards d'euros, Sony vise un léger bénéfice net cette année, ce qui constituerait une première depuis cinq ans.

Dans le domaine médical, le groupe veut exploiter à des fins de recherche, de diagnostic ou de traitement des technologies initialement développées pour le divertissement, comme les capteurs d'image et le rendu en trois dimensions.

Les deux groupes ont annoncé aussi qu'ils allaient coopérer dans le domaine des appareils photos numériques, l'image de marque d'Olympus, où Sony est également présent.

"Olympus fournira ses technologies d'objectifs photographiques et de miroirs à Sony qui fournira des capteurs d'image à Olympus", ont-ils expliqué.

L'appui de Sony pourrait aider Olympus, déficitaire dans ce domaine depuis deux ans, à diminuer ses coûts de développement et de distribution.

L'arrivée du géant de l'électronique à son capital va par ailleurs soulager financièrement Olympus. La firme sort à peine d'un scandale comptable qui a fait chuter sa capitalisation boursière et a terminé l'année budgétaire 2011-2012 sur une lourde perte nette de près de 500 millions d'euros.

Après avoir entièrement changé son équipe de direction et annoncé en juin la suppression de 2.700 emplois d'ici à mars 2014 (7% de ses effectifs), Olympus espère repasser légèrement dans le vert cette année.

Plusieurs autres grands groupes japonais intéressés par son savoir-faire dans le domaine médical voulaient devenir l'actionnaire de référence d'Olympus, qui cherchait un investisseur.

D'après les médias nippons, le fabriquant d'équipements médicaux Terumo avait proposé d'entamer des négociations en vue d'une fusion. Le grand concurrent de Sony, Panasonic, avait proposé à Olympus d'entrer dans son capital, tout comme le groupe de technologies de l'image Fujifilm.

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