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Japan Airlines de retour en Bourse moins de trois ans après sa faillite

Un avion de la compagnie Japan Airlines en phase de décollage, en janvier 2010 [Yoshikazu Tsuno / AFP/Archives] Un avion de la compagnie Japan Airlines en phase de décollage, en janvier 2010 [Yoshikazu Tsuno / AFP/Archives]

La compagnie Japan Airlines (JAL) est revenue mercredi à la Bourse de Tokyo, moins de trois ans après une retentissante faillite dont elle ne s'est sortie qu'avec le soutien de l'Etat nippon.

Son action a clôturé en légère hausse de 1,06% à 3.830 yens, dans un volume d'échanges très important de 40 millions de titres sur les 175 millions mis sur le marché. Près d'une action JAL sur quatre a changé de main lors de cette première journée de cotation.

Cette introduction a rapporté 663,25 milliards de yens (6,45 milliards d'euros au taux de change du jour), ce qui constitue la deuxième plus grosse opération boursière de l'année après l'entrée de Facebook à Wall Street.

La capitalisation boursière de JAL dépasse désormais celle de sa concurrente japonaise All Nippon Airways (ANA) et certaines maisons de courtage, comme Macquarie Securities, parient sur une nette hausse du titre dans les mois à venir.

Au-delà, nombre d'investisseurs sont toutefois dubitatifs, au regard des prix du kérosène toujours élevés et de la conjoncture économique difficile auxquels font face les transporteurs aériens.

"Au vu de la concurrence sur les prix et de l'arrivée de compagnies à bas coût (sur le marché japonais), les investisseurs ne s'attendent pas à une croissance du secteur à moyen ou long terme", a prévenu Ryota Himeno, de la banque Barclays.

Le PDG de JAL, Yoshiharu Ueki, s'est pourtant voulu rassurant.

"J'ai confiance dans notre capacité à entretenir une croissance durable d'ici 5 à 10 ans", a-t-il souligné dans une interview à Dow Jones Newswires.

A court terme, le groupe pourrait également subir une baisse de fréquentation de ses nombreuses liaisons entre le Japon et la Chine à cause des tensions territoriales entre les deux pays.

"Nous avons une structure déjà en place pour agir rapidement" face à cette éventualité, a souligné M. Ueki, faisant référence à la réaction de la compagnie après le tsunami du 11 mars 2011 dans le nord-est du Japon qui avait fait plonger la demande.

Voilure réduite

Quelle que soit l'évolution de son action, le retour en Bourse de JAL est en soi spectaculaire. Il y a moins de trois ans, les détenteurs de titres s'en débarrassaient à tour de bras, avant de tout bonnement les jeter à la poubelle lorsque l'action avait été radiée de la Bourse.

Croulant sous les pertes et les dettes, la principale compagnie asiatique (à l'époque) avait déposé le bilan en janvier 2010, laissant une ardoise de plus de 2.000 milliards de yens (20 milliards d'euros), la pire faillite jamais recensée au Japon en dehors du secteur financier.

L'Etat avait volé à son secours pour lui permettre de continuer à fonctionner, via un organisme semi-public de redressement des entreprises, l'Etic, qui lui avait versé 350 milliards de yens (3,5 milliards d'euros).

Propriétaire des titres mis sur le marché mercredi, l'Etic va récupérer quasiment le double de ce qu'il avait investi.

"Le gouvernement et tous ceux impliqués doivent être félicités pour ce rétablissement rapide", a commenté le PDG de l'Association internationale du transport aérien (Iata), Tony Tyler, de passage à Tokyo.

"Il faut désormais assurer une chance de succès égale à toutes les compagnies aériennes japonaises", a-t-il ajouté.

L'aide publique reçue par JAL a fait grincer quelques dents chez ses concurrents nationaux toujours confrontés à un contexte économique tendu.

Sortie de son redressement judiciaire en mars 2011 grâce à l'aide de l'Etat, JAL a supprimé les liaisons déficitaires, cédé des activités, fermé des représentations à l'étranger, abandonné les avions très gros porteurs voraces en carburant et développé les partenariats.

La compagnie a réduit d'un tiers son personnel, se séparant de quelque 16.000 salariés, via des départs en retraite anticipés, des démissions volontaires moyennant compensation, des reventes de filiales dans l'hôtellerie et les services logistiques et 170 licenciements.

La compagnie est redevenue rentable. Sur l'ensemble de l'année budgétaire d'avril 2012 à mars 2013, elle table sur un profit net de 130 milliards de yens (1,3 milliard d'euros), en baisse de 30% toutefois.

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