En direct
A suivre

Le luxe continue d'ignorer la crise

Une bague avec un diamant de 30 carats, le 30 juillet 2012 à Paris[AFP/Archives]

Le luxe continue d'ignorer la conjoncture mondiale déprimée et même les craintes d'un ralentissement de la demande en Chine, son principal moteur de croissance, comme en attestent les résultats insolents des groupes du secteur.

Après Hermès et Swatch, le numéro un mondial LVMH et le groupe PPR, propriétaire notamment de Gucci, ont délivré à leur tour jeudi des semestres de haute facture.

Leurs patrons respectifs, Bernard Arnault et François-Henri Pinault, se sont même déclarés confiants dans la capacité de leurs groupes à gagner de nouvelles parts de marché d'ici la fin de l'année. Autrement dit, à améliorer encore leurs profits et ce, a souligné LVMH, malgré "un environnement économique incertain en Europe".

LVMH, qui compte dans son escarcelle des joyaux comme Louis Vuitton, Givenchy, Céline, Bulgari, mais aussi Dom Perignon ou Tag Heuer, a annoncé un bond de 28% de ses bénéfices, à 1,68 milliard d'euros, et des ventes à l'unisson (+26% à 12,9 milliards) alors que le premier semestre 2011 était déjà de la même veine.

Les ventes de Louis Vuitton, qui draine la moitié des profits du groupe, ont encore enregistré une croissance à deux chiffres.

A périmètre et taux de change comparables, toutes les divisions du groupe sont en croissance à deux chiffres (sauf les parfums et cosmétiques à 9%). Le secteur montres et joaillerie est en hausse de 13% La distribution sélective (Sephora, duty-free DFS) affiche un +16%.

PPR a délivré également des résultats tirés par le luxe et notamment sa marque phare Gucci, plus rentable que jamais. Le luxe a contrebalancé les performances moindres du pôle sport/lifestyle du groupe, emmené par Puma, et de la Fnac, dans un contexte économique dégradé en Europe notamment.

La branche luxe du géant des cosmétiques L'Oréal bénéficie également de la tendance: elle affiche sur les six premiers mois de l'année une hausse de 18% de ses ventes, supérieure à la progression du chiffre d'affaires d'ensemble du groupe (+10,5%).

"Plus d'opportunités que de risques"

Toutes les zones géographiques ont contribué à ces performances selon les géants du luxe, à commencer par les pays émergents et surtout le tigre chinois avec sa clientèle qui représente 40% du marché.

D'ici 2015, les Chinois représenteront le principal débouché au monde pour le luxe, qu'ils dépensent chez eux ou à l'étranger, selon une récente étude.

Les analystes guettaient jeudi des signes de ralentissement de la demande alors que la croissance chinoise est à son plus bas depuis plus de trois ans.

Rien qu'en Chine Continentale, les ventes de Gucci ont plutôt bien résisté, enregistrant une hausse de 16,1% au deuxième trimestre après 18,5% au premier.

Le pays reste le "moteur de la croissance de la marque en Asie/Pacifique", a souligné jeudi le directeur financier de PPR, Jean-Marc Duplaix.

"On n'observe pas de changement en Chine", a déclaré son homologue de LVMH, Jean-Jacques Guiony, avec des ventes au même niveau entre les premier et deuxième trimestres. Les vins et spiritueux ont "même fait mieux" alors que le secteur montres et joaillerie avait fait "moins bien" au deuxième trimestre qu'au premier, a-t-il précisé.

Le 19 juillet, le gérant d'Hermès avait déclaré ne pas constater "de signes d'essoufflement en Chine ou aux Etats-Unis" et était resté prudent pour la suite. Le groupe horloger suisse Swatch, numéro un mondial du secteur, a dit mardi "voir très clairement plus d'opportunités que de risques pour l'avenir".

Le groupe italien Luxottica, leader mondial des lunettes haut de gamme et de soleil qui détient Ray-Ban et fabrique sous licence pour Chanel ou Prada, a annoncé jeudi un bond de ses résultats au deuxième trimestre malgré la crise que traverse l'Europe, notamment grâce aux pays émergents.

Seul le britannique Burberry a déçu les marchés après des ventes inférieures aux attentes au premier trimestre malgré une croissance des ventes de 11%.

A la Bourse de Paris, les titres LVMH et PPR ont clôturé sur des hausses respectives de 3,61% à 124,90 euros et de 4,33% à 113,25 euros, avant même la publication des résultats des deux groupes.

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités