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Air France présente son plan d'économies

Des avions de la compagnie Air France sur le tarmac de l'aéroport d'Orly[AFP/Archives]

Air France, forcée de réduire ses coûts et de gagner en productivité pour se redresser, présente jeudi lors d'un comité central d'entreprise les orientations de son projet pour réformer ses activités moyen et long courrier, ainsi que la maintenance et le cargo.

Les pistes évoquées début avril doivent être précisées: rôle de la filiale Transavia dans le développement du +low-cost+, nouvelle offre commerciale long courrier, réduction de la flotte cargo, réorganisation de la maintenance, regroupement des filiales Britair, Régional et Airliner.

"Nous attendons des scénarios plus ciblés sur tous ces sujets", explique à l'AFP Michel Salomon, responsable CFDT, qui pressent à l'avenir une offre plus diversifiée, "moins mono-couleur Air France".

L'envolée des prix du carburant et la concurrence féroce des compagnies à bas coût et du Golfe ont placé le groupe Air France/KLM dans une situation difficile, avec des pertes de plus de 800 millions d'euros en 2011 et une lourde dette (6,5 milliards).

Dans ce contexte dégradé, Jean-Cyril Spinetta est revenu aux commandes du groupe à l'automne, tandis qu'Alexandre de Juniac prenait la tête de l'entité Air France.

En janvier, Air France/KLM annonçait un plan baptisé Transform 2015 visant deux milliards d'économies en trois ans, avec des mesures immédiates et un volet plus structurel en juin.

Les décisions du début d'année comprenaient: gel des embauches et des salaires en 2012 et 2013, fermeture de lignes, billets réduits moins nombreux, gel d'investissements et réduction de frais généraux.

Dans la foulée, un vaste chantier de renégociation des accords d'entreprise (avancements, promotions, temps de travail, prise de congés, composition d'équipage, etc.) était lancé avec pour objectif un gain de "20% d'efficacité économique".

"Catalogue de mesures"

"Un catalogue de mesures d'énonomies possibles nous a été présenté et chiffré", a expliqué à l'AFP Franck Mikula, responsable du syndicat hôtesses et stewards Unac (CFE-CGC). "Maintenant nous allons entrer dans une réelle négociation pour décider lesquelles vont être appliquées", ajoute-t-il.

La direction souhaite par exemple que le personnel navigant commercial (PNC, hôtesses/stewards) vole une cinquantaine d'heures supplémentaires par an.

Pour les PNC comme pour les pilotes, les journées de travail pourraient être plus longues contre des jours de repos supplémentaires, à l'instar de ce qui a été négocié pour le personnel basé à Marseille, Toulouse et Nice.

Pour tous les personnels, les accords de réduction du temps de travail vont être revus.

Au sol, où travaillent 32.000 des quelque 53.000 salariés de la compagnie, une nouvelle grille de métiers doit être établie avec moins de niveaux et moins d'avancement automatique.

Forcés de négocier sur la productivité, les syndicats s'interrogent sur les conséquences en terme d'emploi.

Le gel des embauches va déjà générer environ 800 suppressions de postes par an, compte tenu des départs naturels.

"Ce n'est que fin juin, à l'issue des négociations, que nous serons en mesure de nous prononcer sur le volume d'éventuels sureffectifs", a affirmé cette semaine un porte-parole d'Air France à la suite d'informations de presse évoquant un plan de départs volontaires visant 2.500 à 3.000 salariés.

Le personnel au sol devrait être davantage visé par un plan de départs, comme cela a déjà été le cas en 2009.

Chez les PNC, Franck Mikula n'exclut pas des incitations à de l'activité partielle.

Enfin chez les pilotes, les primes d'incitation au départ pourraient être revalorisées. D'autant qu'avec le passage à 65 ans de l'âge de départ obligatoire, le nombre de pilotes âgés de plus de 60 ans a été multiplié par six entre 2009 et 2011.

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