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Olympus: l'ex-PDG appelle les actionnaires à rejeter les nouveaux patrons

L'ex-PDG britannique d'Olympus, Michael Woodford, congédié en octobre, s'est prononcé jeudi contre la nomination par les actionnaires de l'équipe pressentie pour diriger le groupe d'appareils photo et endoscopes en proie à un vaste scandale financier.[AFP]

L'ex-PDG britannique d'Olympus, Michael Woodford, congédié en octobre, s'est prononcé jeudi contre la nomination par les actionnaires de l'équipe pressentie pour diriger le groupe d'appareils photo et endoscopes en proie à un vaste scandale financier.

Une assemblée générale extraordinaire des porteurs de titres Olympus est prévue vendredi pour voter pour ou contre la proposition de composition du conseil d'administration et des instances dirigeantes, sur proposition d'un comité de réforme du groupe dont les actuels administrateurs sont censés démissionner.

M. Woodford, qui n'a plus aucune fonction chez Olympus mais en reste actionnaire, a précisé jeudi qu'il allait rejeter la proposition de hisser à la tête du conseil d'administration de la firme Yasuyuki Kimoto, un ancien directeur général de la banque Sumitomo Mitsui, et, en tant qu'administrateur, Hideaki Fujizuka, un ex-cadre de Bank of Tokyo-Mitsubishi UFJ.

"Pourquoi un banquier contrôlerait-il une maison comme Olympus? Il ne connaît pas le secteur des appareils photo et encore moins celui des endoscopes, ne sait rien des marchés, des clients ni des concurrents", s'est agacé M. Woodford lors d'une conférence de presse.

Ce quinquagénaire très critique vis-à-vis du fonctionnement des sociétés nippones est aussi contre la nomination comme patron exécutif de Hiroyuki Sasa, un spécialiste des technologies optiques et appareils médicaux entré chez Olympus en 1982.

Une société de conseil en investissement a également exhorté récemment les détenteurs d'actions à se rebiffer.

Neuf investisseurs institutionnels totalisant 30% des parts ont quant à eux publié fin mars une lettre ouverte dans laquelle ils plaident pour qu'une direction "indépendante" prenne les rênes du groupe, jugeant celle pressentie trop à la botte du milieu bancaire japonais.

Toutefois, compte tenu du poids des gros actionnaires nippons, dont les banques, les propositions formulées par Olympus devraient être validées, selon les estimations des analystes.

Quels que soient ses nouveaux patrons, Olympus va devoir redorer un blason qui a souffert de la mauvaise saga débutée mi-octobre 2011 avec le renvoi manu militari de M. Woodford, officiellement limogé six mois après sa nomination en raison de "méthode de travail inadaptée". La réalité était cependant différente.

Au grand dam des autres membres du conseil d'administration, en partie punis depuis, le premier "gaijin" (étranger) à la tête de cette entreprise avait en fait découvert le pot au roses: des camouflages savamment entretenus de pertes de plus de 130 milliards de yens (près de 1,3 milliard d'euros) issues d'investissements qui ont tourné au fiasco après l'éclatement de la bulle financière des années 1980.

En rompant la loi du silence, M. Woodford a provoqué l'un des plus importants scandales de dissimulation de déficit de ces dernières années et jeté une ombre sur l'ensemble de la sphère patronale nippone.

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