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L'augmentation de capital de PSA pèse sur le cours de Bourse du constructeur

PSA Peugeot Citroën souffrait mardi à la Bourse de Paris après avoir dévoilé les modalités de son augmentation de capital destinée à financer ses projets avec son nouvel allié, l'Américain General Motors (GM).[AFP/Archives]

PSA Peugeot Citroën souffrait mardi à la Bourse de Paris après avoir dévoilé les modalités de son augmentation de capital destinée à financer ses projets avec son nouvel allié, l'Américain General Motors (GM).

L'opération se fait très en dessous du cours actuel de l'action.

Vers 12H30 (11H30 GMT), l'action cédait 4,36% à 13,59 euros dans un marché en recul de 1,54%. Elle avait plongé de plus de 6% dans les premières minutes de transactions.

Pour Gaetan Toulemonde chez Deutsche Bank, "cette baisse intègre la décote importante annoncée lors de l'augmentation de capital".

PSA a indiqué que cette opération d'environ un milliard d'euros se ferait au prix de 8,27 euros par action nouvelle, soit un rabais de 42% par rapport au cours de clôture de l'action lundi (14,20 euros).

Une annonce amère pour les actionnaires alors que le titre a déjà dévissé de plus de 50% en un an, mais une bonne affaire pour GM qui ne va débourser que 304 millions d'euros pour devenir le deuxième actionnaire de PSA.

Le directeur financier du groupe français, Jean-Baptiste de Chatillon, a tenté de relativiser cette décote, la chiffrant à seulement 32% en tenant compte du détachement du droit à souscription, qui sera "d'environ une douzaine d'euros".

De toute manière, "ce qui compte c'est le montant et la taille de l'augmentation de capital", a-t-il fait valoir.

Mais de l'avis des experts interrogés par l'AFP, le rabais consenti reste important pour une opération de ce genre.

"C'était le prix à payer pour que l'augmentation de capital soit intégralement souscrite", commente un analyste parisien sous couvert d'anonymat.

"N'oublions pas que le contexte est particulièrement peu propice à ce genre d'opérations : le secteur automobile européen est très endetté et touché par de graves problèmes de surcapacité", souligne-t-il.

PSA chiffrait récemment ce trop-plein à plus de 20% en Europe.

Le rabais important consenti par la marque au lion s'explique aussi par le fait que "la réussite de l'augmentation de capital conditionne l'entrée de General Motors au capital du français", relève Florent Couvreur du CM-CIC Securities.

A l'issue de cette opération qui sera ouverte du 8 au 21 mars, GM détiendra 7% du capital de PSA et le groupe familial Peugeot 25,2%.

La famille conservera le contrôle du groupe via ses droits de vote, même si ceux-ci seront ramenés de 48,30% avant l'opération, à 37,9% après.

Les fonds levés dans le cadre de l'augmentation de capital "seront principalement utilisés pour financer les investissements stratégiques" liés à l'alliance avec GM, selon PSA.

Ce partenariat, annoncé fin février, se focalise essentiellement sur la mutualisation des achats et des coûts de recherche et développement, ainsi que sur la conception de nouveaux moteurs, système de transmission, avec un accent initial sur les petites voitures, les petites véhicules utilitaires et les 4x4 légers.

Les deux partenaires tablent sur deux milliards de dollars de synergies d'ici cinq ans, qui seront également réparties entre eux.

Le courtier CM-CIC Securities reste à l'achat sur le titre PSA "convaincu" que, grâce à cette alliance, le groupe pourra être en mesure de "surmonter ses problèmes de surcapacité et de désendettement".

En attendant, le constructeur a annoncé, sans surprise, qu'il ne verserait pas de dividende cette année au vu de ses mauvais résultats en 2011.

L'activité automobile du français a essuyé une perte opérationnelle courante de 92 millions d'euros l'année dernière.

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