En direct
A suivre

Fargo : régal absolu, la saison 5 arrive ce 18 janvier sur CANAL+

Portée par un casting parfait, la série embarque les spectateurs dans une aventure drôle, sombre et sanglante, ponctuée de moments de folie inspirés. [LLC./Orion Pictures Corporation.]

Nommée aux Golden Globes dans les catégories Meilleure mini-série, Meilleure actrice pour Juno Temple et Meilleur acteur pour Jon Hamm, la saison 5 de Fargo - la série d’anthologie signée de main de maître par Noah Hawley - arrive sur CANAL+.

Opus d'exception, la saison 5 de «Fargo» arrive ce 18 janvier en France. Avec le même humour noir et le même froid mordant que ceux du film culte des frères Coen dont elle perpétue à merveille l’esprit, elle pousse encore un peu plus les curseurs de l'excellence (et de la folie) pour devenir, selon nous, une des toutes meilleures de la série

L'action de ses 10 épisodes de 52 minutes se situe en 2019, dans les paysages enneigés du Minnesota et du Dakota du Nord, où les accents sont gras et les «politesses» agressives. A la fois drôle et résolument sanglant, cet opus 5 se regardera pourquoi pas d'une traite. Anthologie oblige, son histoire est indépendante des précédentes, donc même ceux qui n'auraient pas encore (une erreur à réparer rapidement) goûté à cet univers pourront se régaler.

Dans le premier épisode, à la faveur d'événements inattendus, une femme au foyer répondant au nom de Dorothy ‘Dot’ Lyon, mariée à un concessionnaire et mère d'une préado qu’elle aime plus que tout, est violemment replongée dans une vie qu’elle pensait avoir laissée derrière elle... Elle est interprétée par Juno Temple (la pétillante actrice de «Ted Lasso»), surprenante dans ce rôle qui cache derrière sa frêle silhouette et ses yeux timides - on va l'apprendre rapidement - une femme que rien ne peut arrêter. 

Dorothy Lyon a beau peser 45 kilos toute mouillée, elle déploie une agilité et une force animale quand sa vie ou celles des siens est en danger. «On n’attaque pas une lionne (une Lyon a fortiori) quand elle est avec ses petits», dit-elle à une policière qui l’embarque après qu’elle a malencontreusement blessé un policier. Pour reprendre une image d’un journaliste du Rolling Stone américain, Dot est le mélange parfait d’un Kevin McCallister avec MacGyver et d'une bête sauvage.

Une galerie géniale de seconds rôles

Même s'ils sont nombreux dans la série - laquelle comporte toute une galerie de personnages secondaires (qu'on a plus ou moins le temps de connaître car ça dézingue à tout va...) - l'antagoniste principal est campé par un Jon Hamm indéniablement doué pour jouer les méchants. Il incarne ici un puissant «shérif constitutionnel», archétype du MAGA aux allures de Marlboro Man qui fait, dans sa maison comme dans son comté, la loi à coups de poings et de revolvers tout en invoquant la Bible.

Quand on fait la rencontre du misogyne Roy Tillman, il est en train d'infliger une correction à un mari violent, avant de s'adresser à l'épouse battue en lui expliquant qu'il est de sa responsabilité à elle d'éviter d'être blessée à l'avenir, et ce en étant plus attentive aux besoins sexuels de son homme… Sans en dire trop, Tillman s'avère par ailleurs à la recherche de sa femme disparue douze ans plus tôt. Il emploie son fils, Gator (Joe Keery, vu dans «Stranger Things»), un idiot à la gâchette facile comme l'univers Fargo les aime, en tant que shérif adjoint et homme de main dans les sales affaires.

Tout comme les acteurs sus-nommés, Jennifer Jason Leigh («JF partagerait appartement»), qui joue la très hautaine et richissime belle-mère de Dot (à qui elle ne cache pas qu’elle rêvait d’une autre belle-fille), livre elle aussi une performance des plus grisantes. Elle prête ses traits (figés) à la PDG d'un service de recouvrement de créances qui ne s’en laisse pas conter par les machos, en affaires comme dans la vie. Mention spéciale à la scène où Tillman, en parfait libertarien, lui dit que ce qu’il veut dans la vie c’est «la liberté sans responsabilité». Elle lui rétorque que sur Terre un seul type de personne peut avoir cela : «un bébé».

Dans Fargo opus 5, tous les hommes sont stupides et/ou violents et en prennent pour leur grade. Tout y est aussi délicieusement barré comme ce flashback au Pays de Galles en 1522, et la présence d’un tueur à gages nommé Ole Munch (Sam Spruell) aux rituels (et la coupe de cheveux) immondes. En bref, un must.

Fargo, opus 5 est à voir les jeudis à 21h à partir du 18 janvier sur CANAL+ et MyCanal (où sont disponibles les saisons 1 à 4), juste avant «Fellow Travelers».

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités