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CANNESERIES : 5 choses à savoir sur «Tapie», seule production française en compétition dans la catégorie séries longues

Businessman, homme politique, patron de l’Olympique de Marseille, chanteur… Laurent Laffitte se glisse dans les mille vies de l’ancien ministre et président de l’OM. [Netflix]

«Tapie» a été présentée ce dimanche dans le cadre du festival CANNESERIES. Voici cinq choses à savoir sur cette mini-série dans laquelle Laurent Lafitte se glisse dans la peau de Bernard Tapie, ancien ministre et président de l'OM. Elle en retrace «le destin romanesque (...) à travers ses réussites et ses échecs».

Une avant-première très attendue. La série «Tapie» (le titre initial du projet «Wonderman» a été abandonné puisque propriété de Marvel) a été présentée ce 16 avril dans le cadre de la sixième saison du Festival International des Séries de Cannes, CANNESERIES.  

Seule série française dans la compétition série long-format de l’événement qui se tient jusqu’au 19 avril, elle met en scène Laurent Laffite dans la peau de Bernard Tapie, l’ancien ministre et président de l’OM décédé le 3 avril 2019 à 78 ans.

une Standing ovation à Cannes

Les festivaliers présents dans la salle de projection ont fait un très bon accueil aux deux premiers épisodes de la fiction créée par le réalisateur Tristan Séguéla et le romancier et scénariste Olivier Demangel. Ils la présentaient ce dimanche à Cannes pour la toute première fois en public. La série, servie par une belle distribution avec Laurent Laffitte mais aussi Joséphine Japy, Fabrice Luchini, Ophelia Kolb ou encore Camille Chamoux, a même eu droit à une standing ovation.

 

 

Un projet de longue date

Le projet de cette série, qui sera mise en ligne le 13 septembre sur Netflix, est né en 2013, alors que Tristan Séguéla tournait son premier film, «16 ans ou presque», avec Laurent Lafitte. «C'est dingue comme tu ressembles à Tapie», avait alors lancé le réalisateur à l'acteur, lui confiant nourrir l’envie d’un biopic. 

«La série est née dans la loge de ce film que je tournais avec Laurent. On se disait tous les deux (avec le scénariste Olivier Demangel, ndlr) qu'il ressemblait incroyablement à Bernard Tapie. On s'est fait la réflexion à peu près au même moment», s’était en 2021 souvenu le réalisateur pour Première. «Je lui ai dit à ce moment-là que je voulais travailler sur un projet de fiction consacré au mythe, Bernard Tapie. Et il se trouve que lui aussi, c'était un truc qu'il rêvait de faire ! Alors on s'est tapé dans la main. On a gardé en tête cette envie de retravailler ensemble. Entre temps, avec Olivier Demangel et Bruno Nahon, on a travaillé sur un autre projet et c'est là où l'on a parlé concrètement de faire une série autour de Bernard Tapie.»

Olivier Demangel avait précisé, toujours pour Première, leur fascination pour le personnage, «le côté incroyablement romanesque de toute sa trajectoire. Un personnage qui pourrait être sorti tout droit d'un roman d'Alexandre Dumas, à la fois chanteur, homme politique, industriel, père de famille. De ses origines prolétaires de fils d'ouvrier à la finale de la Ligue de Champions! Même si on n'a pas l'ambition de faire un travail journalistique sur son parcours, cette trajectoire, c'est ce côté surdimensionné du personnage qui en fait un bon héros de fiction.»

Laurent Laffitte parfait dans le rôle

«La série revient sur les origines du phénomène Tapie, qui a connu des débuts pas forcément reluisants, entre la carrière avortée en chanson, les petites affaires, sa rencontre avec Dominique et ses rapports avec ses parents… Mais dans lesquels on sent déjà son infatigable détermination, portée par un Laurent Lafitte totalement possédé par le rôle et accompagné par des seconds rôles épatants.», est-il indiqué sur le site de CANNESERIES.

De la démarche aux mimiques, l'acteur reprend tout du célèbre homme d'affaires et la ressemblance est en effet bluffante. «L'idée était que je compose ma version de Tapie, a expliqué l'acteur selon des propos cités par Le Point. Qu'il soit toujours présent, qu'on n'oublie pas que c'est bien lui que j'interprète, mais que je ne disparaisse pas complètement dans le personnage».

Il ne s'agissait pour lui de ne surtout pas caricaturer «C'était un pari. On a tous un rapport intime à Tapie, à son physique, à sa voix… Je ne voulais surtout pas proposer une version en chair et en os de sa marionnette des Guignols».

La personnalité du businessman exigeait selon lui beaucoup de subtilité. «C’est un personnage très complexe, et il est intéressant parce qu’il est complexe. Il ne s’agit pas d’en faire un saint, ni de le charger non plus, mais essayer d’être le plus objectif possible pour raconter son parcours incroyable», a ainsi déclaré Laurent Lafitte, également coproducteur des sept épisodes, lors de son passage sur le tapis rose de CANNESERIES. 

Un biopic en réalité «librement» inspiré de la vie de Bernard Tapie

Cette minisérie en sept volets, qui commence en 1966 alors que Bernard Tapie tente de se faire un nom dans la chanson, comporte une bonne part de fiction assumée par ses créateurs.

«Cette série est librement inspirée de faits réels. On reconnaîtra dans le parcours du héros des faits connus du public. Au-delà, le rôle joué par l'entourage, par le personnage de Dominique [la dernière épouse de Bernard Tapie, NDLR], les situations de vie privée et les dialogues sont fictionnels», précise d’ailleurs un carton avant les premières images.

Le scénariste, Olivier Demangel avait bien souligné que ce serait «un biopic sur l’homme, plus libre qu’un biopic des faits, avec une part de subjectivité très forte. C’est notre regard sur sa trajectoire».

La famille de Bernard Tapie farouchement opposée au projet

Le clan Tapie ne cache pas son courroux de voir arriver sur les écrans cette série qu’elle n’a jamais approuvée. Sophie, la fille de Bernard Tapie, a notamment posté plusieurs messages sur Instagram manifestant son désaccord et appelant même au boycott, outrée des termes utilisés pour qualifier son père dans un post Netflix. «’Tapie l’arnaqueur’. Sachant qu’il avait verbalisé avant sa mort qu’il était contre cette série… Comme quoi, l’irrespect n’a pas de limite», a-t-elle fustigé.

Après cette critique, la plate-forme a d’ailleurs décidé de supprimer «arnaqueur» de son post sur les réseaux sociaux. 

«J’étais contre. C’est le fils d’un copain. Le faire sans me demander mon accord de principe, ce n’est pas très bien. Il y a des choses qu’on ne fait pas. Qu’il y ait des documentaires, c’est autre chose, mais emprunter mon nom, c’est un peu lourd», avait lui-même confié l'ancien président de l'OM dans les colonnes de Var Matin.

La veuve de Bernard Tapie avait elle aussi déclaré en 2021 sur RTL que Tristan Séguéla, (fils de Jacques qui fut ami de Bernard Tapie) était venu parler du projet à son mari. «La personne qui a fait cette série était venue voir Bernard et il lui avait dit : ‘Non, si quelqu’un doit raconter mon histoire, ce sera mon fils Laurent’». «Je l'ai informé que je voulais donner vie à ce projet, mais je n'y suis pas allé pour lui demander son autorisation», se défend de son côté Tristan Séguela, concédant cependant que «c'était bien de le lui dire, je lui devais ça».

Jacques Séguéla s’est exprimé sur le sujet dans L'Heure des Pros ce lundi 17 avril sur CNews. Il a d’abord regretté que Netflix ait utilisé le mort ‘arnaqueur’ dans sa comunication : «C’est horrible ce qu’il s’est passé. Il y a un mot qui a été lâché par la relation presse de Netflix, qui a traité Bernard Tapie d’arnaqueur. Il a été plein de choses dans sa vie, mais il n’a jamais été un arnaqueur.», a déclaré l’homme d’affaires.

Le père de Tristan Séguéla a ensuite regretté que la famille de Bernard Tapie se montre si opposée à la série sans l’avoir vue. «Ils parlent d’un film qu’ils n’ont pas vu ! Moi j’ai vu les sept heures. Dans les sept heures, le mot arnaqueur n’apparaît pas une seule fois ! Ni une image d’arnaqueur. On n’a pas le droit de critiquer une chose quand on ne l’a pas vu ! La première a été un triomphe, il y a eu 15 minutes de standing ovation. Ils ne l’ont pas vu ! Qu’ils aillent le voir, a-t-il déclaré. Je défends mon fils, mais je défends aussi Bernard. On n’a jamais dit un mot méchant ni contre l’un, ni contre l’autre. Je trouve scandaleux qu’on puisse démolir un film sans l’avoir vu !».

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