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On a vu «Everybody Knows», le film d'ouverture du Festival de Cannes

Penélope Cruz et Javier Bardem, en couple à la ville, se retrouvent une nouvelle fois réunis devant la caméra. [© Memento Films Distribution]

Réunissant à l'écran le couple glamour Cruz-Bardem, Asghar Farhadi signe un drame familial sur fond de thriller. Une œuvre sur la complexité de l’âme humaine qui peine à convaincre.

En lice pour la Palme d’or qui sera remise le 19 mai, «Everybody Knows» s’intéresse aux relations humaines, avec son lot de réjouissances, de mensonges et de rancœurs. Des thèmes chers au réalisateur iranien qui a par ailleurs choisi de tourner cette nouvelle histoire - en espagnol - dans un petit village de Castille, dans le nord de la péninsule ibérique, à des milliers de kilomètres, donc, de son pays d’origine. Une expérience hors des frontières déjà amorcée avec «Le Passé» (2013), dont l'action se déroulait dans la banlieue parisienne.

Dans «Everybody Knows», Penélope Cruz incarne Laura, mère de deux enfants, Irene et Diego, vivant en Argentine. Après des années d'absence, elle revient sur ses terres à l'occasion du mariage de sa sœur et retrouve ses proches, dont Paco (Javier Bardem), son ami d'enfance dont elle était amoureuse par le passé. Son mari Alejandro (Ricardo Darin) n'a, quant à lui, pas fait le déplacement, prétextant un travail trop prenant à Buenos Aires. Alors que la fête bat son plein et que chacun semble oublier les tracas du quotidien, un événement inattendu et tragique va faire vaciller cet équilibre fragile.

La scène d'ouverture dans le clocher d'une église, rappelant «Vertigo» (Sueurs froides) d'Alfred Hitchcock sorti en 1958, suivie d'une séquence sans parole montrant une main gantée en train de découper religieusement des coupures de presse sur la disparition d'une fillette, laissent présager le meilleur pour la suite. En quelques minutes, Asghar Farhadi embarque le spectateur dans ce drame troublant, comme il y était parvenu avec «Une séparation», Oscar du meilleur film étranger en 2012. Le cinéaste réussit à dépeindre avec brio les affres du couple, et plus largement de la famille, où planent le doute et la suspicion.

Mais, la magie s'essouffle au fur et à mesure que les minutes s'écoulent. Penélope Cruz, sublimée dans l'œuvre de son mentor Pedro Almodovar, finit ici par agacer dans ce rôle de mère pleurnicharde au bord de la crise de nerfs. Tout comme Ricardo Darin, ancien alcoolique que la foi semble avoir sauvé, dont la performance a déclenché, à plusieurs reprises, les rires de certains spectateurs dans la salle de projection. Seul Javier Bardem, viticulteur au grand cœur, trouve sa place dans ce film en demi-teinte.

Même si «Everybody Knows», qui sort en salles ce mercredi, fait débat, on ne peut qu'apprécier que le cinéaste de 45 ans ne cesse de «sortir de sa zone de confort» à chacune de ses réalisations. Et la présence du couple Penélope Cruz et Javier Bardem, récemment à l'affiche du film «Escobar» de Fernando León de Aranoa, aura, sans aucun doute, illuminé cette première montée des marches, sous le soleil cannois.

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