«Star Wars - Les Derniers Jedi» sera dans les salles françaises mercredi 13 décembre. Ce huitième épisode sublime la confrontation entre Kylo Ren et Rey et offre à Mark Hamill un retour en force dans la peau de Luke Skywalker.
Si les espoirs sont infinis à chaque nouvel épisode, avec «Les Derniers Jedi», la saga intergalactique les satisfait avec brio. Dans l’épisode central de la troisième trilogie, en salles deux ans après «Le Réveil de la Force», le réalisateur Rian Johnson répond à certaines questions et en pose de nouvelles, mais fait surtout vivre à fond la mythologie du space opera entamé par George Lucas il y a quarante ans. L’action des «Derniers Jedi» débute au moment où Rey débarque sur Ahch-To, l’île sur laquelle Luke Skywalker (Mark Hamill) vit en ermite, loin des tumultes de la galaxie.
Envoyée par la générale Leia Organa (la regrettée Carrie Fisher), Rey (Daisy Ridley) espère convaincre le Maître Jedi de venir avec elle, pour redonner espoir à la Rébellion et l’aider face au Premier Ordre. Mais ce voyage revêt une autre facette. Bouleversée par la force qu’elle a sentie se révéler en elle, Rey espère que Luke lui montrera la voie. Dans le même temps, la flotte rebelle est assaillie par l’armée du Premier Ordre. Le général Hux (Domhnall Gleeson) a réussi à faire traquer leur vaisseau mère au-delà même de la vitesse lumière. Finn (John Boyega) entreprend de son propre chef d’aller sur le vaisseau ennemi pour déconnecter la liaison.
L’intensité des personnages
En 2015, «Le Réveil de la force» avait fait l’effet d’un «aux grands hommes la patrie reconnaissante» auprès des fans, et tous avaient su gré à J.J. Abrams d’avoir réussi le pari de ressusciter la saga en répondant à un lourd cahier des charges, même si un léger manque d’audace avait pu lui être reproché. De la hardiesse, Rian Johnson – qui est aussi scénariste du film et qui sera en charge de l'écriture de la quatrième trilogie à venir – en a à revendre ici. Spécialement concernant la destinée des personnages clés, ceux apparus durant l’épisode 7 autant que les grands anciens.
Très attendue, la confrontation entre Kylo Ren et Rey procure sans doute les instants les plus intenses de ce long- métrage et en constitue le fil rouge. Car le combat moral entre le bien et le mal y est aussi puissant que la force l’est dans la famille Skywalker. Comme dans les autres épisodes, les intrigues parallèles sont également tissées dans un juste équilibre. Le récit suit les personnages de Finn, Poe Dameron et Leia avec attention, dans une intrigue qui met en avant la dimension héroïque, voire sacrificielle, de la Rébellion.
Mais c’est dans le rapport entre Kylo Ren et Luke que le film prend toute sa dimension mythologique, le fils de Vador s’y montrant sans doute sous son meilleur jour depuis qu’il a appris à manier le sabre laser. S’y ajoutent deux ou trois plans absolument renversants visuellement, notamment dans l’espace, et un usage savoureux, quoi que parfois trop appuyé, de l’humour. Comme pour mieux désamorcer un trop-plein d’émotions qui pourrait submerger les fans, trop heureux d’y céder.