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Marvel : pour les réalisateurs d'«Avengers : Endgame», le public est toujours attiré par les superhéros

Les réalisateurs Joe et Anthony Russo se sont exprimés sur la fatigue du public pour les films de superhéros. [©AFP]

Plus qu’une fatigue à l’égard des films de superhéros, les réalisateurs Joe et Anthony Russo (Avengers : Endgame) pensent que la crise traversée actuellement par Marvel est due à une fracture entre les générations, qui concerne Hollywood dans son ensemble.

Un moment charnière. En 2023, Marvel a vu deux de ses films - «Ant-Man et la Guêpe : Quantumania» et «The Marvels» - faire des flops au cinéma. Plusieurs analystes ont tenté d’expliquer ces mauvais résultats par une fatigue générale du public pour les films de superhéros, notamment après l’incroyable série de succès rencontrés par la saga des Avengers. Les réalisateurs Joe et Anthony Russo, connus pour avoir mis en scène «Avengers : Endgame», proposent quant à eux une autre explication à la crise traversée actuellement par Marvel.

Interrogés par le site américain GamesRadar, les deux cinéastes pensent que l’industrie du cinéma dans son ensemble fait face à une fracture entre les générations, qui se cristallise dans la manière dont les contenus sont consommés par les différents publics. «Je pense que c’est l’expression de l’état des choses actuellement. Tout est difficile en ce moment, c’est un moment intéressant. Nous sommes dans une période de transition, et les gens ne savent plus de quelle manière ils vont avoir accès aux histoires à l’avenir, ni même quel genre d’histoire ils vont vouloir voir», explique Joe Russo.

Un format à réinventer

«Il y a un énorme fossé générationnel dans la manière de consommer les médias. Il y a une génération qui a l’habitude d’avoir des rendez-vous, qui va au cinéma à une date précise pour voir quelque chose, mais ça se perd. Entre temps, la nouvelle génération dit : ‘On veut tout maintenant, on veut le voir maintenant’. Puis ils passent à autre chose, tout en faisant deux autres choses en même temps. C’est une différence fondamentale comme on n’en a jamais vu auparavant. Donc je pense que tout le monde, dont Marvel, fait la même expérience, de cette transition. Et je pense que c’est surtout cela qui se joue, plus que tout autre chose», poursuit-il.

Pour Joe Russo, la nouvelle génération est différente des cinéphiles traditionnels, dans le sens où ils communiquent principalement via des memes et/ou des titres, et qu’elle est habituée à consommer des contenus qui ne dépassent par les 100 mots, ou les 10 secondes de vidéo, avant de zapper. «Je pense que le format de deux heures, cette structure d’un film, est vieille de plus d’un siècle, et les choses finissent toujours par évoluer. Donc il y a quelque chose qui est en train de se passer, et cette forme paraît répétitive. Mais c’est compliqué de réinventer ce format, et je pense que la nouvelle génération cherche des moyens de raconter ses propres histoires d’une manière qui satisfait son propre désordre de l’attention et de la concentration», continue-t-il.

En conclusion, Joe Russo affirme que la fatigue générale du public pour les films de superhéros ne date pas d’hier, et que, comme pour les westerns à l’époque, ils ont toujours su se relancer jusqu’à aujourd’hui en se réinventant continuellement. «C’est la complainte éternelle, et on l’entendait déjà au début des films de superhéros. Les gens avaient l’habitude de se plaindre de la même manière à propos des westerns, mais cela a duré des décennies. Le format s’est réinventé en permanence, et le genre a connu de nouveaux sommets à mesure que ce fut le cas», dit-il.

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