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Vivante(s) : le documentaire coup de poing sur les violences conjugales en accès libre sur MyCANAL

Sarah Barukh met des visages sur les statistiques de victimes des féminicides, cette «pandémie de l’ombre». [Sarah Barukh ]

À l'occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, CANAL+ poursuit son engagement contre les violences faites aux femmes, en donnant un accès libre et gratuit au documentaire «Vivante(s)», ainsi qu'à la pièce de théatre «Tout le monde savait», vendredi 8, samedi 9 et dimanche 10 mars sur myCANAL.

Documentaire choc à ne pas manquer, «Vivante(s)», met en lumière le combat d'utilité publique de Sarah Barukh. Victime de violences conjugales pendant dix ans, cette femme de 43 ans dédie désormais sa vie à la lutte contre ces violences, et à l'aide aux victimes, proposant des solutions très concrètes pour qu’elles parviennent à se sortir des griffes de leur bourreau, et ce avant que n’arrive le pire, à savoir que leur mort ne vienne sinistrement gonfler les chiffres de ce fléau qu’est le féminicide.

En France, une femme meurt tous les deux jours et demi des violences de son compagnon ou ex-compagnon. Conceptrice de l'ouvrage collectif «125 et des milliers» paru en 2023 aux éditions Harper Collins, pour lequel elle a entrepris le travail titanesque, terriblement douloureux mais nécessaire, de rencontrer 125 familles ayant perdu une maman, une fille, une sœur, à la suite d’un féminicide, Sarah Barukh a vécu «10 ans avec la peur au ventre».

Aujourd’hui «libérée» de la violence de son mari qui lui a fait vivre un enfer quotidien et aurait pu la tuer devant leur bébé, si son père n’était pas venu un jour s’interposer in extremis, elle met sa liberté retrouvée au service des femmes victimes comme elles de violences conjugales, et cherche des solutions pour les en sortir avant que ne survienne le pire. Un combat contre la souffrance qui se heurte parfois à des incohérences incroyables de la part d'un système pourtant censé protéger. Des incohérences qu’une par une elle souhaite corriger, avec une abnégation et une solidarité qui forcent le respect. 

Dans le documentaire coup de poing «Vivante(s)», la réalisatrice Claire Lajeunie la suit dans ce combat, multipliant sans relâche depuis quatre ans les interventions notamment dans les entreprises, seuls lieux «safe» pour les femmes sous emprise (en tous les cas pour celles qui ne sont pas encore en rupture avec le monde du travail), où elle aide le personnel à percevoir les signes de maltraitance et savoir comment agir. Savoir quoi faire est une question que se posent souvent les proches ou les voisins de femmes battues quand ils parviennent à déceler un problème (ce qui est rarement le cas car les victimes d'emprise sont isolées et masquent ce qui leur arrive).

Alerter et se sauver

Sarah Karukh confie les questions très simples que tout un chacun peut un jour poser à une personne en détresse. Elle passe aussi en revue les moyens concrets pour une femme victime de violences de reprendre sa vie en main, comment cette renaissance peut commencer parfois par un appel au numéro gratuit et anonymes 3919, un passage à la Maison des Femmes, un geste de la main à la pharmacie pour que soit discrètement lancé l’appel aux secours… Mais au préalable tout doit commencer par une prise de conscience. Or, une victime sous emprise ne se rend pas compte qu'elle l'est... Il faut apprendre à reconnaître les situations de violences psychologiques, pernicieuses, parfois de simples petites brimades qui sont souvent la première marche d'une escalade jusqu'aux coups....

Dès lors, quitter le foyer conjugal est la seule solution pour sauver sa peau. Quand le danger de mort n’est pas imminent bien sûr, les victimes doivent se préparer à ce départ, conseille Sarah Barukh, qui a pour cela imaginé un sac à double fond où cacher des papiers essentiels avant de quitter la maison, sans jamais y revenir... Une mère a payé de sa vie d’être retournée récupérer un cahier d’école pour son enfant, est-il tristement raconté. Un des nombreux récits choc du documentaire. Des histoires déchirantes d’anciennes victimes ou de proches dont celle de Fanny, la fille d’une femme décédée poignardée à sept reprises par son époux. La question des séquelles et de la prise en charge psychologique des enfants aujourd'hui, encore dramatiquement défaillante car trop souvent laissés seuls face à leurs traumatismes, est aussi au cœur du documentaire.

Sarah Barukh intervient également auprès de la police et de la gendarmerie pour améliorer le recueil de la parole des victimes qui est aujourd’hui là encore trop souvent loin d’être celui qu’il devrait être. Se pose ensuite des questions de l’accueil des femmes et de leurs enfants dès les premières heures qui suivent le dépôt de plainte. Pourquoi ne pas ouvrir un lieu secret à quelques mètres de chaque commissariat où souffler avant de commencer une nouvelle vie ? C’est un des projets sur lesquels travaille activement Sarah Barukh.

Prévention et reconstruction

Mais c'est la société tout entière qui doit s’emparer du sujet des violences conjugales et des féminicides, dont les médias en changeant leur manière de l'aborder, ayant cette fâcheuse tendance à minimiser les faits en parlant d’«accidents», de «crimes passionnels», ou en s’amusant de circonstances tragiques avec des titres comme «Violences conjugales : la raclette tourne au vinaigre», et en invisibilisant les victimes, souligne Sarah Barukh.

Un grand travail de prévention doit commencer dès l’école, aussi bien auprès des filles que des garçons, et en passer par la lutte contre le harcèlement, mais aussi par la prise en charge des enfants victimes de violences ou témoins de violence afin que l'histoire ne se répète pas...

Un travail de fond pour la vie... Cri d'alarme, le film Vivante(s) est aussi porteur d'espoir, une histoire vibrante de résilience, de reconstruction. Un documentaire édifiant à montrer au plus grand nombre pour que les lignes bougent enfin.

Le documentaire Vivante(s) est disponible sur MyCANAL qui, à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, y donne un accès libre et gratuit à toutes et tous vendredi 8, samedi 9 et dimanche 10 mars, ainsi qu'à «Tout le monde savait», la pièce sacrée du Molière du Seule en scène 2023, d’Élodie Wallace avec Sylvie Testud.

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