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Le Prix Pritzker 2024, plus haute distinction en architecture, revient au japonais Riken Yamamoto

L'architecte est connu pour ses projets de logements et de bâtiments publics favorisant la convivialité et les interactions sociales. [Capture Instagram pritzkerarchitectureprize // Yokosuka Art Museum, photo courtesy of Tomio Ohashi ]

Le prix Pritzker 2024, la plus haute distinction mondiale de l'architecture, a été décerné mardi au Japonais Riken Yamamoto.

Réputé pour son travail «rassurant» combinant l'architecture et des préoccupations sociales et sociétales, l’architecte japonais Riken Yamamoto a reçu ce mardi le prix Pritzker, plus haute distinction mondiale de l'architecture. L’organisation basée à Chicago a notamment distingué en 1983 Ieoh Ming Pei (architecte notamment de la pyramide du Louvre à Paris), en 1985, Hans Hollein, (Vulcania dans le Puy-de-Dôme), en 1999 Norman Foster (Carré d’art à Nîmes), ou encore Richard Rogers (Centre Pompidou à Paris) en 2007.

«Riken Yamamoto, architecte et militant social», œuvre à «des sociétés harmonieuses en dépit de la diversité des identités, économies, politiques, infrastructures et logements», ont salué dans un communiqué les organisateurs du prix Pritzker, souvent qualifié de «prix Nobel» de l'architecture.

«Pour moi, reconnaître (l'existence d'un) espace est une reconnaissance de toute une communauté», a déclaré dans le communiqué le lauréat né en 1945 à Pékin, et qui avait émigré dans son pays, à Yokohama au Japon, après la Seconde Guerre mondiale.

«L'approche actuelle de l'architecture met l'accent sur la vie privée en niant la nécessité des relations sociales. Nous pouvons pourtant continuer de respecter la liberté de chaque individu tout en vivant ensemble dans un espace architectural, comme une République qui forge de l'harmonie entre les cultures et les étapes de la vie», a plaidé M. Yamamoto, cité par les organisateurs du prix Pritzker.

Architecture et démocratie 

Riken Yamamoto a été choisi «d'abord parce qu'il nous rappelle qu'en matière d'architecture, comme en démocratie, les espaces doivent être créés par la détermination des populations», a tranché le jury de la prestigieuse récompense cité dans un autre communiqué.

«Son architecture exprime clairement sa foi dans les structures modulaires et la simplicité de ses formes. Elle ne dicte rien mais permet aux gens de façonner leur vie dans des ensemble immobiliers avec élégance, normalité, poésie et joie», ont encore fait valoir les jurés.

Pour le Chilien Alejandro Aravena, président du jury 2024 et lauréat 2016 du prix Pritzker, «l'une des choses dont nous aurons le plus besoin à l'avenir dans les villes est de créer les conditions grâce à l'architecture pour multiplier les occasions que les gens se retrouvent et échangent».

L'architecte japonais est connu pour ses projets de logements et de bâtiments publics - écoles, bibliothèques, immeubles de services municipaux - dont la conception vise à favoriser la convivialité et les interactions sociales, là où, a souligné M. Aravena, «la frontière entre l'espace public et la sphère privée se confondent». A 78 ans, Yamamoto «est un architecte rassurant qui apporte de la dignité à la vie quotidienne. (Quand) l'ordinaire devient extraordinaire, (quand) le calme mène à la splendeur», s'est encore réjoui l'architecte chilien.

La majorité des travaux et ensembles architecturaux de Yamamoto se trouvent au Japon (musée d'art de Yokosuka datant de 2006), mais aussi en Chine (bibliothèque de Tianjin en 2012) et en Suisse (quartier du Circle à l'aéroport de Zurich en 2020). Neuvième architecte japonais à être couronné, Riken Yamamoto succède au Britannique David Chipperfield, qui avait été récompensé en 2023 après l'architecte burkinabè Diébédo Francis Kéré, premier représentant d'un pays africain à recevoir le prestigieux prix.

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