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Cinéma : on a vu la comédie avec Blanche Gardin et Michel Houellebecq, et voici ce qu'on en pense

L’humoriste Blanche Gardin et l’écrivain Michel Houellebecq sont réunis à l’écran dans le film de Guillaume Nicloux, baptisé «Dans la peau de Blanche Houellebecq», au cinéma ce mercredi. Mais que vaut cette comédie au casting surprenant ?

Dix ans après son «Enlèvement», suivie d’une cure de «Thalasso», Michel Houellebecq est de retour devant la caméra de Guillaume Nicloux, qui conclut ainsi sa trilogie dédiée à l'écrivain. Ce dernier volet s’intitule «Dans la peau de Blanche Houellebecq», et sort au cinéma ce mercredi 13 mars.

L’auteur sulfureux, qui a fait beaucoup parler de lui l’année dernière après ses déboires dans le cinéma pornographique, y joue son propre rôle, et donne la réplique à Blanche Gardin. Un duo pour le moins improbable, tant ces deux personnalités semblent à première vue opposées, ne serait-ce que politiquement parlant. Mais Guillaume Nicloux a cru en ce binôme, et il a bien fait, car il fonctionne très bien.

Des scènes désopilantes

Dans cette suite, qui peut toutefois être vue indépendamment des deux autres films, Michel Houellebecq sort de sa zone de confort et s’envole pour la Guadeloupe à l’occasion de la sortie de son nouveau roman, baptisé «Mon avant-dernier» (dont-on y voir un message ?). Là-bas, Blanche Gardin préside un concours de sosies consacré à l’écrivain. Mais une fois sur place, ils devront faire face à beaucoup d'imprévus. 

Les deux protagonistes seront notamment témoins d’un meurtre, menottés l’un à l’autre, drogués aux champignons hallucinogènes, à deux doigts de se noyer et de perdre connaissance à cause de la chaleur…ou peut-être du rhum. Il y a aussi cette scène où le lauréat du Prix Goncourt 2010, tel un bébé, dort paisiblement dans les bras de l’humoriste. Et devant ces situations comiques et burlesques, qui s'enchaînent à une bonne vitesse, on ne peut s'empêcher de sourire, voire de rire aux éclats.

Un film azimuté et engagé

S’il se révèle drôle, ce film est également engagé. Il s’articule en effet autour du thème de la colonisation de la Guadeloupe. On croise des habitants épris de justice et qui cherchent à se venger, en faisant par exemple suffoquer la fine équipe de métropole dans une limousine. Les acteurs sont également amenés à réagir à plusieurs sujets tels que la liberté d’expression, le sexisme, l’homophobie ou encore l’appropriation culturelle.

Ce film à revendications indépendantistes pointe «les failles et les traumas expansionnistes d’une société dont l’héritage esclavagiste innerve à la fois les sentiments d’humiliation et de domination», explique le réalisateur, qui utilise plusieurs images d’archives et souhaite «stimuler le débat et les contradictions, sans jamais jouer le jeu, ni de la diabolisation ni d’une glorification quelconque». 

Francky Vincent à l'écran

En résumé, Guillaume Nicloux signe une comédie efficace, azimutée et bienveillante, dans laquelle on retrouve une Blanche Gardin solaire, mordante et rassurante, et un Michel Houellebecq fidèle à lui-même, caustique, naïf, désabusé et pince-sans-rire, qui profite aussi de ce rôle pour revenir sur ses propos lors de son entretien avec Michel Onfray sur la civilisation occidentale en 2023.

Le reste du casting est composé de Luc Schwartz, Franck Monier, Françoise Lebrun ou encore de Jean-Pascal Zadi. Sans oublier le chanteur Francky Vincent, qui fait une apparition pour interpréter non pas «Fruit de la passion», mais «La Marseillaise», version créole. 

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