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Manga : Black Jack, le médecin clandestin du maître Osamu Tezuka ressuscité grâce à l'IA

Le nouvel épisode de «Black Jack» a été publié dans les pages de l'hebdomadaire Shonen Champion, sorti mercredi. [Richard A. Brooks / AFP]

Au Japon, le manga «Black Jack» ressuscite grâce à l'intelligence artificielle, plus de 30 ans après la mort de son créateur Osamu Tezuka.

Un tout nouvel épisode d'un manga japonais à succès «Black Jack», du maître du genre, Osamu Tezuka, a été publié mercredi dans l'archipel nippon, 34 ans après la mort de l'auteur, avec l'aide de l'intelligence artificielle.

Tezuka (1928-1989), considéré comme le père du manga moderne, a contribué à l'évolution de cette forme artistique, séduisant autant les adultes que les enfants grâce à des intrigues complexes et des propositions graphiques originales.

Le nouvel épisode de «Black Jack», l'une de ses œuvres les plus célèbres avec «Astro, le petit robot», a été publié dans les pages de l'hebdomadaire Shonen Champion sorti mercredi, pour marquer le 50e anniversaire du manga.

Pour créer ce nouvel épisode, «l'IA et les humains se sont associés pour lancer un humble défi à Osamu Tezuka, le dieu du manga», a déclaré l'éditeur Akita Shoten dans un communiqué. «L'IA a été un bon partenaire et un assistant dans la création de ce manga. Mais elle ne peut pas lire et apprécier ce manga elle-même. Nous espérons que vous le lirez», a-t-il ajouté. 

«Black Jack», publié dans Shonen Champion entre 1973 et 1983, conte les aventures d'un chirurgien de génie opérant sans licence officielle par rejet de la corruption du ministère de la Santé, et qui vend ses services pour des cachets astronomiques aux clients les plus fortunés, mais accepte - sous l'influence de son assistante - de soigner gracieusement les plus défavorisés.

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«Personnage ténébreux, génial et hors-la-loi, Black Jack passe sa vie à sauver celle des autres, détaille manga-news. Tezuka, lui-même médecin, s’exprime à travers son personnage. Chaque nouveau cas est, pour l’auteur, l’occasion de dévoiler un regard acéré, sans concessions sur la nature humaine…» Au Japon, tout le monde connaît le visage couturé du héros à la cape noire, lui-même sauvé d’une mort certaine par la dextérité d’un chirurgien. 

Connus aussi pour le réalisme de leurs scènes d’opération, les 25 tomes se sont vendus à quelque 147 millions d'exemplaires dans le monde, selon le site spécialisé Mangazenkan. La saga médicale a été par ailleurs de nombreuses fois adaptées, en séries télé et en longs-métrages.

L’éthique en question

Le nouvel épisode créé grâce à l'IA raconte l'histoire d'une patiente victime de complications après s'être fait implanter un cœur artificiel.

Une équipe de chercheurs et d'artistes a utilisé le modèle de langage GPT-4 et le générateur d'images utilisant l'intelligence artificielle Stable Diffusion pour écrire le scénario et élaborer l'apparence des personnages. Les illustrations finales sont le fruit de dessinateurs humains.

«Je sais que ce projet ne ravira pas tout le monde, mais j'espère qu'il nourrira la discussion sur les applications créatives de l'IA», a déclaré à des médias japonais Makoto Tezuka, le fils du mangaka, à l'origine du projet.

Le premier manga entièrement dessiné par une IA au Japon, intitulé «Cyberpunk : Peach John», est sorti en mars, faisant sourciller les puristes et soulevant des craintes pour les emplois et le respect des droits d'auteur dans cette industrie pesant plusieurs milliards de dollars.

L'auteur de «Cyberpunk : Peach John», connu sous le nom de plume Rootport, avait confié à l'époque n'avoir «absolument aucun» talent pour le dessin, expliquant qu'il lui avait fallu seulement six semaines pour réaliser cette œuvre en couleurs de plus d'une centaine de pages.

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