Pour sa deuxième édition, le rendez-vous «Classique & Mix», qui confronte deux versions - l'une d'origine, l'autre en impro électro - d'une oeuvre symphonique, reprend date ce samedi 4 mars, à la Maison de la Radio à Paris. Cette année, l'Orchestre de Radio France accueille JB Dunckel, l'autre moitié du groupe AIR, pour revisiter le Sacre du printemps d'Igor Stravinsky.
Un terrain de jeu sans limites. Tout comme le hip-hop, qui tous les ans s'offre une confrontation avec le classique avec son Hip-Hop symphonique, la musique électronique a droit à son dialogue avec la «grande musique». Pour la nouvelle édition du récent rendez-vous Classique & Mix, l’Orchestre Philharmonique de Radio France & FIP reçoivent cette année un des orfèvres de la French Touch, JB Dunckel, l'autre moitié du duo AIR.
Avec l'Orchestre de Radio France, éternel briseur de frontières entre les genres, ils livreront samedi 4 mars, à 20h, à tour de rôle, leur vision de l'incontournable Sacre du printemps d'Igor Stravinsky, qui avait secoué la scène culturelle parisienne - celle où, à l'époque, on faisait et défaisait les modes - lors de sa création en 1913.
Une oeuvre révolutionnaire
Plus d'un siècle après, cette partition vibre encore de l'incroyable secousse qui avait parcouru l'Europe lors de sa diffusion dans les grandes capitales artistiques. Il faut dire qu'elle allait permettre de réunir l'incroyable trio qui venait de briser les codes de la danse et de la musique, faisant définitivement entrer l'Europe culturelle dans le XXe siècle, à savoir Stravinsky, le danseur et chorégraphe Vaslav Nijinski, et le créateur des Ballets russes Serge de Diaghilev.
Cette ode à la création, à la vitalité et à la nature renaissante comporte tout ce qui avait de quoi hérisser les cheveux sur la tête des publics et critiques conservateurs : une utilisation de l'orchestre inédite, qui tranchait avec les canons de la symphonie en vigueur, une liberté de rythme et d'harmonie époustouflante, et une exaltation des corps comme on en avait rarement vu jusqu'alors, portée par les thématiques du sacrifice, des folklores païens russes, de la nature et du primitivisme.
L'audace de cette oeuvre devrait à nouveau faire merveille ce samedi à la Maison de la Radio (Paris 16e), sous la baguette du chef français Alain Altinoglu, qui aura pu la veille s'échauffer avec l'orchestre philharmonique de Radio France, dans la grande salle de la Philharmonie de Paris avec le même programme.
Un mélange fertile
Avant de céder sa place à Jean-Benoît Dunckel, devenu célèbre en étant la moitié de AIR avec son acolyte Nicolas Godin. Il a, dès 2006, creusé son propre sillon créatif et musical, avec la sorite en 2006 de son premier album solo, sous le nom de Darkel, enchaînant ensuite les projets, entre albums conceptuels (H+, Carbone…) et bandes-originales (série «Mytho», «Été 85,…). Et si l’intitulé comme la bande-annonce de l’événement de ce samedi laisse penser à une rencontre entre deux univers opposés autour d’une même œuvre, le répertoire classique et symphonique est loin d’être une découverte pour JB Dunckel.
L’ancien étudiant en science est aussi, depuis l’âge de 4 ans, un pianiste assidu, qui a fait ses classes au renommé Conservatoire de Versailles, et qui devrait faire parler son talent pour l'expérimentation dans ce Sacre du printemps fourmillant de thèmes, et propice aux variations.
«C'est un concert de machines électroniques que je vais m'amuser à piloter au cours d'un voyage sonore modestement inspiré par le "Sacre du printemps ". J'y proposerai une rêverie électro pour célébrer à ma manière, l'éveil de ce printemps endormi que nous attendons avec impatience», tout comme le public.
«Classique & Mix spécial Sacre du printemps de Stravinsky», Orchestre Philharmonique Radio France et JB Dunckel, samedi 4 mars, 20h, Auditorium de la Maison de la Radio, Paris 16e.