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Le réalisateur Jean-Luc Godard est mort à 91 ans

Incontournable figure du cinéma du XXe siècle, Jean Luc Godard s’est éteint ce mardi 13 septembre à l’âge de 91 ans. Avec une centaine de films à son actif, dont «A bout de souffle», «Le mépris» ou encore «Pierrot le fou», le cinéaste multirécompensé a marqué le 7e art de son empreinte.

Un monstre sacré s’est éteint. Ancien critique de cinéma passé à la réalisation en 1954 avec plusieurs courts métrages, le cinéaste franco-suisse avait signé son premier film «A bout de souffle» en 1959, avec Jean-Paul Belmondo dans le rôle principal. Un long métrage qui lui avait d’emblée valu un ours d’argent à Berlin l’année suivante, devenu l’un des films fondateurs de la Nouvelle Vague. Un mouvement dont Jean-Luc Godard figure parmi les initiateurs avec François Truffaut, Claude Chabrol, Jacques Rivette et Eric Rohmer.

Né à Paris le 3 décembre 1930, le réalisateur a signé au fil de sa longue carrière pas moins d’une centaine de films dont il assure aussi bien la réalisation mais aussi les dialogues ou encore le montage. Parmi ses chefs d’œuvres, on lui doit notamment dans les années 1960 «Le Mépris» (1963) avec Brigitte Bardot et Michel Picolli, «Pierrot le Fou» (1965) avec Jean-Paul Belmondo et Anna Karina ou encore «Alphaville, une étrange aventure de Lemmy Caution», salué par un Ours d’or en 1965.

Un cinéaste multirécompensé

Réalisateur multirécompensé, il avait reçu en 2018, une Palme d’or spéciale à Cannes pour «Le livre d’image». Une carrière également marquée par deux Césars d’honneur en 1987, et en 1998 pour l’ensemble de son œuvre. En 2010, il avait également reçu un Oscar d’honneur pour l'ensemble de sa carrière. Une filmographie régulièrement nommée au festival de Cannes. Six de ses films ont ainsi concouru pour la Palme d’or entre 1980 et 2018, à l’instar de «Sauve qui peut (la vie)» (1980), «Passion» (1982), «Détective» (1985),  «Nouvelle vague» (1990), «Eloge de l’amour» 2001 et «Adieu au langage» (2014).  

Artiste engagé et révolutionnaire

S’il marque le 7e art avec la Nouvelle Vague, qui rompt avec les techniques classiques, Jean-Luc Godard, issu d’une famille bourgeoise avec laquelle il prend ses distances, s’est également illustré par ses prises de position.

En 1960, il réalise «Le Petit Soldat», qui fût censuré pour ses références à la Guerre d'Algérie. En mai 68, il filme les manifestations et demande avec plusieurs cinéastes, comme François Truffaut, Alain Resnais, Claude Lelouch, Louis Malle, l'annulation du festival de Cannes en soutien aux étudiants. Jusqu'en 1973, le réalisateur n’hésite pas non plus à utiliser sa caméra pour partager ses idées maoïstes dans plusieurs longs métrages tels que «La chinoise» et «Week-end». Egalement connu pour ses coups de gueule, il avait annoncé prendre sa retraite en mars 2021.

 Un artiste qu’Emmanuel Macron a salué, rendant hommage au «plus iconoclaste des cinéastes de la Nouvelle Vague». «Ce fut comme une apparition dans le cinéma français. Puis il en devint un maître», a noté le Président sur Twitter, avant de conclure qu'il «avait inventé un art résolument moderne, intensément libre. Nous perdons un trésor national, un regard de génie».

Dans un communiqué, transmis à l’AFP, son épouse Anne-Marie Miéville et ses producteurs ont fait savoir qu’«aucune cérémonie officielle n'aura lieu», précisant que le cinéaste «est décédé paisiblement à son domicile entouré de ses proches» et qu’il «sera incinéré» en toute intimité.  

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