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Rentrée littéraire d'hiver : ces cinq premiers romans qui nous ont emballés

Pour cette nouvelle rentrée littéraire de 2022, il n'y a pas que le nouveau livre de Michel Houellebecq, «Anéantir». 61 nouvelles plumes ont fait leur apparition dans le monde de l'édition cet hiver. Et cela mérite bien qu'on s'y attarde. La rédaction de CNEWS vous a sélectionné cinq premiers romans qui vous emballeront sans aucun doute.

«LES MÉDUSES N’ONT PAS D’OREILLES», D'ADÈLE ROSENFelD

Un récit intime et touchant. Dans son premier roman «Les méduses n'ont pas d'oreilles», Adèle Rosenfeld vous embarque dans le quotidien de Louise, une jeune femme malentendante, et dont le handicap s'aggrave. Le personnage principal a perdu l'audition de son oreille gauche, mais elle perçoit encore quelques sons de son oreille droite, même si cela continue de baisser irrémédiablement. Jusqu'au jour où une solution s'offre à elle : la pose d'un implant cochléaire.

Une intervention qui ne va pas de soi pour cette jeune femme, car l'arrivée de cet appareil dans sa vie pourrait bien faire basculer celle-ci. Louise va donc devoir choisir entre cet implant qui la reliera au monde réel ou au contraire conserver son monde imaginaire, celui qu'elle a construit et peuplé depuis tant d'années.

Ce qui nous a plu : Avec beaucoup d'humour et surtout de poésie, Adèle Rosenfeld, elle-même malentendante, nous plonge dans le monde du handicap, et de la difficile intégration dans le monde des valides. Un très beau récit nimbé de féérie.

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«Les méduses n'ont pas d'oreilles» d'Adèle Rosenfeld, éditions Grasset, 19 euros.

«Watergang», de Mario Alonso

Paul, presque 13 ans, habite à Middlebourg, un petit village perdu au milieu des polders (ces étendues artificielles de terres gagnées sur la mer, ndlr) où il vit avec sa mère Super et sa grande soeur Kim, bientôt fille-mère.

Une vie qui peut paraître banale, mais Paul n'est pas un petit garçon comme les autres, il veut devenir écrivain. Il passe ses journées à courir le long des canaux et à remplir son carnet de tout ce qu'il voit. Des bouts de phrases, des mots collectés à droite à gauche, tel un puzzle qui une fois assemblé dresse le portrait d'une nature omniprésente.

Ce qui nous a plu : «Watergang» est le premier roman de l'Espagnol, Mario Alonso. Un texte empreint d'une grande douceur qui nous plonge dans le quotidien d'une famille au parcours difficile mais également très banal de nos jours. Un livre contemplatif à déguster lors des froides soirées d'hiver.

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«Watergang» de Mario Alonso, éditions Le Tripode, janvier 2022, 18 euros.

«Les Enfants Boetti», de Pierre Testard

Après le Nord, direction le Sud. Avec ce premier roman «Les enfants Boetti», Pierre Testard nous enmène en Italie, et plus précisément dans le quartier de Pigneto à Rome, où son narrateur déposera ses valises chez Ada Boetti.

Une bien étrange propriétaire - colocataire qui ne fait que passer, et pourtant, à la nuit tombée, plonge le jeune homme dans ses souvenirs d'enfance. Elle invite le narrateur dans une déambulation mémorielle, à la recherche de son passé, de sa jeunesse auprès de son frère Angelo, de ses parents Patricia et Sandro, et d'une mystérieuse artiste Lou Tamma.

Peut-être un peu naïf mais certainement très curieux, l'auteur va pénétrer la mémoire d'Ada, et de la famille Boetti, l'emmenant de Rome à Naples, jusqu'à Londres à la recherche d'Angelo en passant sur l'île de Funaro pour découvrir enfin qui est cette intrigante Lou.

Ce qui nous a plu : Guidé par la mémoire d'Ada, l'auteur nous plonge dans une série de portraits intimes et touchants. Une douce lecture où la rêverie se mêle à la mélancolie. Et si vous êtes un inconditionnel amoureux de l'Italie, ce premier roman vous plaira forcément, comme un bon film de Nanni Moretti.

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«Les enfants Boetti» de Pierre Testard, éditions Actes Sud, 18,50 euros.

«Cité», de Nicolas Geibel

«Cité» est le premier roman de Nicolas Geibel. Né en Allemagne, cet agrégé d'allemand enseigne aujourd'hui en banlieue parisienne. Information bibliographique importante, car l'auteur a délaissé sa langue maternelle pour le Français qu'il maîtrise admirablement bien. D'ailleurs, c'est par le maniement des mots que le charme opère dans ce récit à l'univers très sombre et oppressant.

Tout part d'une photographie retrouvée sur le trottoir d'une rue de Paris par deux collégiens. Prostrés d'effroi par cette découverte, ces jeunes adolescents ne seront pas les seules victimes. Pour mettre fin à cette indicible attaque, c’est la Nébuleuse, cette unité spécialisée dans le terrorisme, qui sera chargée de l’enquête, et qui tentera de démasquer le ou les responsables. Une plongée dans l'enquête et les perquisitions qui s'enchaînent, quand à côté l'Etat tente de défendre le pays de cette menace invisible. 

Ce qui nous a plu : Ce roman noir est sans concession sur la nature de la violence, et l'atmosphère y est oppressante. Un premier roman à couper le souffle. 

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«Cité» de Nicolas Geibel, éditions Julliard, 18 euros.

«Le duel des grands-mères», de Diadié Dembélé

«Le duel des grands-mères» est le premier roman du malien Diadié Dembélé. Dans ce roman d'apprentissage, l'auteur raconte l'histoire d'un jeune garçon de 12 ans vivant à Bamako avec sa famille, et partageant son quotidien avec sa mère.

Turbulent, Hamet est envoyé chez ses grands-mères, loin de la capitale, afin d'apprendre l'obéissance et l'humilité. Mais entre Mama Hata et Mama Cissé, la communication est coupée suite à un lourd secret de famille. Le jeune garçon bascule alors dans une autre réalité, celui de la ruralité avec ses codes et ses rites. Il apprendra bien plus que l'obéissance aux côtés de ces deux ancêtres. Un retour aux sources qui le fera grandir plus vite que prévu.

Ce qui nous a plu : L'auteur a véritablement de goût des mots et de la poésie, mais il vous offre également une magnifique plongée dans le Mali contemporain. Coloré, vivant et révoltant parfois, ce premier roman ne vous laissera pas indemne.

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«Le duel des grands-mères» de Diadié Dembélé, éditions JC Lattès, 19 euros.

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