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Molière : 5 répliques cultes que vous utilisez sûrement sans le savoir

Cinq répliques cultes de Molière qui ont traversé les siècles. [STEPHANE DE SAKUTIN / AFP]

Auteur d'une trentaine de pièces, Molière a écrit des milliers de vers. Et il y a fort à parier que certaines de ses répliques se sont déjà retrouvées dans la bouche de ses concitoyens sans même qu’ils ne le sachent.

Alors que l’on célèbre ce vendredi 17 février le 350e anniversaire de la mort de Jean-Baptiste Poquelin, voici cinq réparties que les Français connaissent très certainement, voire ont prononcé, que ce soit littéralement ou en la remaniant quelque peu, sans parfois même savoir qu’ils citaient l’illustre dramaturge Molière. 

«Quand il y en a pour huit…»  

Se retrouver autour d’un repas entre amis ou en famille fait indiscutablement partie de l’art de vivre «à la française». Parfois, il arrive que quelques convives s’invitent à la dernière minute, ce qui généralement donne lieu à un «Quand il y a à manger pour huit, il y en a bien pour dix». Une réplique que l’on retrouve dans «L’avare» plus précisément dans la bouche d’Harpagon, rongé par l’avarice : «Nous serons huit ou dix; mais il ne faut prendre que pour huit. Quand il y a à manger pour huit, il y a bien pour dix». 

«Mais qu’est-il allé faire dans cette galère  ?»

Qui ne s’est pas exclamé un jour, à l’écoute des mésaventures d’un tiers : «Mais qu’est-il allé faire dans cette galère». Une autre réplique à attribuer au dramaturge qui dans «Les fourberies de Scapin» fait dire à Géronte de façon plus soutenue :  «Mais que diable allait-il faire dans cette galère ?». Le terme «galère» évoquant bien sûr à l’époque un navire. 

«Qui veut noyer son chien…»

«Qui veut noyer son chien l'accuse de la rage». Si cette expression un poil désuète, il faut bien l’avouer, est certainement passée de mode, peut-être l’avez déjà entendue. Elle figure quant à elle dans «Les femmes savantes». Cette expression n’a toutefois pas été inventée par Molière lui-même, puisque ce proverbe, signifiant qu’une personne souhaitant faire du tort à une autre, trouvera toujours un prétexte pour le faire quitte à le calomnier, remonterait en effet au XIIIe siècle. 

«Couvrez ce sein que…»

C’est certainement l’une des répliques les plus connues de Molière passée dans le langage courant. Bien que soutenu, il n’est pas rare d’entendre ici et là un «Couvrez ce sein que je ne saurais voir». Une réplique écrite par Jean-Baptiste Poquelin pour son «Tartuffe», que l’on retrouve dans la bouche de son faux dévot : «Couvrez ce sein que je ne saurais voir. Par de pareils objets les âmes sont blessées, Et cela fait venir de coupables pensées». La pièce qui s’attaque à l’hypocrisie de l’église, a d’abord été censurée au lendemain de sa première représentation en 1664, poussant Molière a la réécrire par deux fois, avant qu’elle ne puisse être jouée. 

«Vos beaux yeux…»

Loin s'en faut de vouloir attribuer à Molière l’expression «T’as de beaux yeux tu sais», ce serait une hérésie. Toujours est-il que Jean-Baptiste Poquelin signe dans «Le bourgeois gentilhomme» une réplique qui s’en rapproche. Avec son «Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d’amour» mis dans la bouche  de Monsieur Jourdain, le dramaturge offre l’une des scènes les plus drôles de sa comédie ballet.

Elle donne d'ailleurs lieu à une leçon de grammaire désopilante alors que son précepteur se lance dans une tirade réjouissante bien connue : «On les peut mettre premièrement comme vous avez dit : "Belle Marquise, vos beaux yeux me font mourir d’amour". Ou bien : "D’amour mourir me font, belle Marquise, vos beaux yeux". Ou bien : "Vos yeux beaux d’amour me font, belle Marquise, mourir". Ou bien : "Mourir vos beaux yeux, belle Marquise, d’amour me font". Ou bien : "Me font vos yeux beaux mourir, belle Marquise, d’amour». 

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