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Marseille : cinq livres pour partir à la découverte de la ville et de ses habitants

[BORIS HORVAT / AFP]

Leurs mots sont des hommages à la cité phocéenne et à ses habitants. Découvrez la ville de Marseille à travers une sélection de cinq livres et arpentez les rues du Panier, de la Belle-de-Mai, ou de la Corniche Kennedy ... au fil des pages que nous vous proposons.

«Cinq dans tes yeux», d'Hadrien Bels 

Le coup de coeur. Ce premier roman d'Hadrien Bels, publié aux éditions L'Iconoclaste, est une déclaration d'amour à la cité phocéenne et à ses habitants. Son style vif détonne, son vocabulaire surprend. Pas étonnant que ce livre ait tant marqué la rentrée littéraire de septembre dernier.

Sous ces lignes, Habrien Bels critique la gentrification ou la bobo-isation de Marseille, et plus particulièrement du Panier, ce quartier situé au-dessus du Vieux-port où toutes les populations s'entremêlent, mais surtout où les plus pauvres s’entassent depuis les années 1990. 

Autour de Stress, le personnage principal, il y a toute sa bande d'amis, Nordine, Ichem, Kassim, Djamel et Ange. Nostalgique, le narrateur se souvient de cette petite bande arabo-comorienne qui faisait les 400 coups, dans les années 1990. Et regrette le visage actuel de sa ville, car Marseille et ses « manières de fille des rues » tend à devenir un nouveau Bordeaux, une ville bien trop aseptisée.

A retenir de ce roman d'Hadrien Bels: l'ôde à la jeunesse et à l'identité sociale des quartiers populaires de Marseille.

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«Cinq dans tes yeux», d'Hadrien Bels, édition de L'Iconoclaste, 304 pages, 18 euros.

«Transit», d'Anna Seghers

Deux mondes. Publié en 1944, et écrit lors de l'exil au Mexique d'Anna Seghers, une écrivaine allemande, juive et communiste, «Transit» prend place à Marseille, et plus précisément autour du port au moment où les troupes nazies avancent en France et que la IIIe République s'effondre. Déserteurs, juifs, opposants pourchassés par la Wehrmacht, tous sont acculés sur les rivages de la Méditerranée, en attente d'un embarquement vers la liberté.

Autour du port, juifs, réfugiés, ou déserteurs sont en attente d'un visa qui leur permettrait d’embarquer vers les Etats-Unis ou le Mexique. Georg, le personnage central, usurpe quant à lui l’identité de Paul Weidel, un écrivain qui s’est suicidé à Paris, au moment de l’évacuation de la capitale par les autorités françaises. Dans les rues de Marseille, il ne cesse de croiser une femme qui attend son époux, le seul capable d’obtenir des visas pour le Mexique. Elle n'est autre que la veuve de Weidel.

A retenir de ce roman d'Anna Seghers : une histoire d'amour et de solitude dans une Marseille pleine d'espoir.

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«Transit» d'Anna Seghers, éditions Autrement, 400 pages, 22,90 euros.

«Corniche Kennedy»,  de Maylis de Kerangal

Dans le grand bain. Ce roman de Maylis de Kerangal emprunte son nom à la Corniche du Président John Fitzgerald Kennedy qui longe la mer Méditerranée et les plages marseillaises. Dans ces pages, l'auteure décrit le quotidien d’une bande de potes bravant les lois de la pesanteur et de la profondeur pour assouvir leurs besoins de distraction et d’évasion durant ces longs étés. En effet, au retour de la belle saison à Marseille, le plongeon de Corniche attire les jeunes en mal de sensations fortes. Il n'est pas rare lorsque vous vous promenez d'apercevoir ces plongeurs se jeter dans le vide. Bien que cette activité soit interdite depuis 2006.

Et manifestement aussi dans ce roman de Maylis de Kerangal, cette histoire de plongeurs ne plaît pas. Notamment au maire tout puissant de la ville, Jockey. Tolérance zéro. Mais c’était sans compter sur l'insoucience et la folie de cette jeunesse marseillaise, où rien n'y fait.

A retenir de ce roman de Maylis de Kerangal : la fraîcheur de cette bande d'adolescents, assoiffée de sensation.

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«Corniche Kennchy» de Maylis de Kerangal, éditions Folio, 192 pages, 7 euros

«Marseille Porte du Sud», d'Albert Londres

Porte sur le monde, Marseille prend vie sous la plume du journaliste Albert Londres (1884-1932), de passage avant d'embarquer vers de nouvelles destinations exotiques. Il y décrit une ville vivante, riche et foisonnante où se cotoient immigrés, voyageurs, aventuriers du nouveau monde et marins.

A retenir de ce reportage d'Albert Londres : une découverte de la ville à la grande époque, où transparaissent les racines de la Marseille d'aujourd'hui.

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«Marseille. Porte Sud», Albert Londres, éditions Arléa, 100 pages, 8 euros

«Marseille cuisine le Monde», de Verane Frediani

Suivez le guide. Vérane Frediani, Marseillaise, nous invite dans sa ville pour nous faire découvrir sa richesse culinaire. Pieds paquets, panisses, pizza moit' moit', et couscous, tous ces recettes ont une place d'honneur dans cette ouvrage.

Et pour nous parler de cette cuisine traditionnelle en passant par ces plats venus d'ailleurs, l'auteure nous offre 60 portraits de Marseillais ... fiers de leur cité. Et c'est «tarpin» bien !

A retenir de ce magnifique livre de recettes : découvrir le véritable visage de Marseille à travers sa cuisine (car oui, il n'y a pas que la bouillabaisse !)

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«Marseille cuisine le monde», de Vérane Frédiani, éditions de La Martinière, 256 pages, 29,90 euros

 

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