Réuni en visioconférence, le jury de l’Académie a décerné, mardi 4 mai 2021, le prix Goncourt du premier roman à la journaliste Emilienne Malfatto pour son ouvrage « Que sur toi se lamente le Tigre ».
Cette ancienne collaboratrice de l’AFP, photojournaliste indépendante et spécialiste du Moyen-Orient, se voit décerner ce prestigieux prix pour son récit coup de poing sur une jeune irakienne condamnée à mourir. En 80 pages, Emilienne Malfatto raconte, dans l’Irak rurale d’aujourd’hui, la dernière journée d’une jeune fille des bords du fleuve Tigre, tombée enceinte hors mariage d’un garçon mort sous les bombes.
Le roman, publié au moment de la rentrée littéraire en septembre 2020 par la maison d’édition tunisienne Elyzad, avait déjà été remarqué et salué de la mention spéciale des lecteurs du prix Hors Concours 2020, un titre qui s’adresse aux éditeurs indépendants, rarement récompensés par les plus grands prix littéraires.
Le poids du Goncourt
Le prix, décerné depuis 2009 quelques mois avant le prix Goncourt, est un véritable tremplin de visibilité. « Le Tiers-Temps », roman de la productrice de radio Maylis Besserie sur les derniers jours imaginés du dramaturge Samuel Beckett, et lauréat en 2020 du Goncourt du premier romain, avait trouvé quelques jours après sa nomination une dizaine d’éditeurs étrangers. On se souvient également de Yann Moix, honnoré en 1996 pour son roman « Jubilations vers le ciel », du prix Goncourt du premier roman.
Emilienne Malfatto publie d’ailleurs en juin 2021, « Les serpents viendront vers toi » (ed. Les Arènes), un essai d’investigation sur l’assassinat d’une mère de 6 enfants des montagnes colombiennes, où sévit une violence endémique.
"Que sur toi se lamente le Tigre", d'Emilienne Malfatto (Editions Elyzad - 80 pages - 13,90 €)