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Art Rock, Main Square, Lollapalooza… des annulations en série pour les festivals de musique

Le festival Lollapalooza à Paris a renoncé mardi à son édition 2021.[© GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP]

La liste des gros festivals d'été de musiques actuelles annulés ne cesse de s’allonger en raison d'une crise sanitaire qui perdure et de restrictions rédhibitoires. Un coup dur pour la deuxième année consécutive.

Art Rock, Main Square, Lollapalooza rejoignent la cohorte des festivals qui ont déjà jeté l'éponge comme Solidays, le Hellfest ou encore Garorock. «C'est triste, la liste s'allonge et ce n'est pas fini», a déclaré Malika Seguineau, responsable du Prodiss (Syndicat national des producteurs, diffuseurs, festivals et salles de spectacle dans le privé), à l’AFP. «Les grosses tournées estivales dépendent en grande partie de la tenue des festivals : on finit par se dire que 2021 pourrait être pire que 2020... C'est terrible», a-t-elle ajouté.

Le cadre fixé par le gouvernement pour l'organisation de festivals cet été, à savoir 5.000 personnes maximum, assises et distanciées, ne convient pas à la plupart des grands rendez-vous de musiques actuelles. Le Main Square qui se tient à Arras a indiqué mercredi que ces conditions «ne correspondent» pas à l'esprit du festival et aux attentes de son public : «Pouvons-nous réellement nous priver de la convivialité, de l'échange, de la frénésie et du partage qui font tout le sel de l'événement ?». Les organisateurs ont répondu non et donné rendez-vous en 2022.

Art Rock à Saint-Brieuc a mis en avant mardi la «dégradation du contexte sanitaire et de l'absence totale de perspective quant à la réouverture des lieux culturels» pour justifier son annulation. Les mots sont à peu près les mêmes du côté du Lollapalooza à Paris, qui a aussi renoncé mardi. Art Rock espère pouvoir mettre sur pied une manifestation alternative en septembre mais évoque d'ores et déjà «6 millions d'euros de flux économiques et plus de 1,8 million de recettes qui manqueront à l'économie de notre territoire (région)».

Les Eurockéennes sur la sellette

Les regards se tournent désormais vers les Eurockéennes de Belfort et ses 128.000 participants en 2019, qui comptent toujours une programmation internationale. Son directeur général Jean-Paul Roland avait parlé d'«impasse» lors d'une table-ronde virtuelle organisée par le Sénat mi-mars, ce qui n'augure rien de bon. D'autant que le public sondé début mars (plus de 21.000 réponses) a rejeté à 72 % l'idée d'assister aux concerts en étant assis. Pour l'heure, parmi les festivals majeurs de musique actuelle, Les Vieilles Charrues et les Francofolies ont promis de se dérouler en s'adaptant.

Malika Seguineau souligne l’«insuffisance» du fonds d'aide dédié aux festivals : «Sur les 30 millions, il y en 20 pour la musique - toutes esthétiques confondues, des musiques actuelles au classique - et 10 en direction des arts de rue et du théâtre». «On comprend qu'il faudrait organiser un événement sur nos fonds propres, alors que nous en aurons besoin pour réenclencher la dynamique en 2022, nous ne pouvons donc pas prendre ce risque pour 2021», précise la responsable.

Et les concerts-tests n'ont de cesse d'être reportés. Ils n'entraient pas en ligne de compte pour cet été, mais pour préparer une éventuelle réouverture des salles de concerts debout cet automne. A Paris, une expérimentation avec 5.000 personnes en concert debout à Bercy est notamment envisagée.

«Les protocoles sanitaires sont bouclés et transmis aux autorités, pour validation, indique Malika Seguineau. Mais nous nous rendons bien compte qu'il faudra sans doute reporter sur mai». «Or c'est maintenant qu'il faut anticiper. Nous avons un temps lent de redémarrage. Si on nous dit oui seulement en septembre, c'est trop tard, il n'y aura rien en 2021», prévient-elle.

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