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Cadeaux de dernière minute : 3 premiers romans à placer sous le sapin

Les fêtes de Noël 2020 sont plus que jamais l'occasion de s'offrir des livres Les fêtes de Noël 2020 sont plus que jamais l'occasion de s'offrir des livres[ Juli Kosolapova / Unsplash]

Dernière ligne droite avant Noël. Cette année placée sous le signe des confinements est l'occasion de lire de bons romans. Sélection de trois premiers romans et véritables pépites de la rentrée littéraire à offrir ou se faire offrir.

Ce qu'il faut de nuit, de Laurent Petitmangin

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© La Manufacture de livres

Texte de moins de deux cents pages qui s'avale d'une traite, «Ce qu'il faut de nuit» est un roman choc qui porte en lui toutes les tensions de notre époque, sans aucun manichéisme. Un père y raconte dix années de sa vie, dix années pendant lesquelles, seul suite au décès de sa femme, il élèvera ses deux fils. Alors que notre narrateur est engagé au sein du parti socialiste où il milite mollement au gré de réunions, il découvre que son fils devenu adulte colle des affiches pour le Rassemblement National. L’incompréhension est absolue. Dans une France scindée entre deux bords politiques, se pose la question des valeurs à l'echelle de cette famille. Qu'est-ce qu’un père parvient ou non à transmettre à ses enfants ? Y-a-t-il des limites à l’amour paternel ? Peut-on avoir honte de son enfant ? Comment ensuite trouver les ressources pour être à ses côtés quand il en a besoin ?

Bouleversant mais sans pathos, le roman de Laurent Petitmangin frappe fort et juste. C’est le récit d’une France qui ne baisse pas les bras et qui se bat contre les injustices, une histoire d’amour inconditionnel, une réflexion sur ce qui fait basculer parfois des vies. Le lecteur sort de cette lecture un peu groggy avec cette interrogation essentielle : « Et moi, à la place de ce père, qu’aurai-je fait ? ».

Ce qu'il faut de nuit, de Laurent Petitmangin, éd. la Manufacture de livres, 198 p., 16,90€.

Le radiateur d'appoint, d 'Alex Lutz

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© Flammarion

Fallait y penser. Oui, comme le titre l'indique, ce roman parle bien d'un radiateur d'appoint. Et non, ce n'est pas un mode d'emploi offert par une enseigne d'électroménager. Cet objet encore dans son carton à la première page, s'apprête à raconter ce que son existence va bouleverser chez une poignée d'humains. Françoise, une vieille dame qui ne parvient pas à joindre le service après vente de son chauffagiste, se résigne à acheter ce radiateur. Malheureusement, ce dernier, de mauvaise facture, va prendre feu dès sa première utilisation. Autour de Françoise, au plus mal au fond de son lit d'hôpital, quelques protagonistes attachants. Avec une grande habileté, Alex Lutz sait entrer par la petite porte de ces existences, et emmène rapidement son lecteur vers ces néons de zone commerciale avec une perception très aigüe des rapports humains. De scènes presque quotidiennes aux dialogues enlevés sur fond de misère humaine, les personnages semblent là comme les témoins du fonctionnement de notre société déréglée, à l'image de ce radiateur. Le secret ? Le neo-romancier sait multiplier les angles de vue, presque de manière cinématographique. Avec aisance, il fait vivre une jolie brochette de personnages qu'on a du mal à quitter, et qu'on reverra - qui sait - dans un film à venir ?
Le radiateur d'appoint, d'Alex Lutz, éd. Flammarion, 208 p. 18€.

La mémoire en héritage, de Florent de Cornuaud

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© éd. Complicitées

Arnaud est biographe. Il écrit avec passion les mémoires des autres à côté de ses heures en tant que professeur au lycée. Mathilde, sa soeur, gère, elle, les hôtels familiaux depuis la mort de leurs parents. Si l'un est tout à son art de raconter les vies des autres, Mathilde reste tournée vers l'histoire familiale. Alors que cette dernière se démène face à un fond d'investissement prêt à ne faire qu'une bouchée de leurs hôtels vieillissants, Arnaud rencontre un vieil homme breton, à l'allure simple mais qui fut un Résistant de premier ordre. Parallèlement, Arnaud doit également faire face à une jeune femme, bouleversée - et se sentant trahie - par la lecture de la biographie de sa grand-mère qu'Arnaud a pu écrire par le passé. Ces destins si distincts, Arnaud de Cournuaud parvient à les lier et les délier habilement. A quoi servent les souvenirs ? Comment décrypter les rouages d'une existence ? Qu'ont appris les héros d'hier au monde moderne ? Au gré de dialogues maîtrisés, et avec une plume délicate, Florent de Cournuaud parvient à offrir un joli moment de lecture qui donne une furieuse envie de se tourner vers les autres - et leurs destinées -. Un joli pied de nez au repli sur soi de notre époque.

La mémoire en héritage, de Florent de Cournuaud, éd. complicitées, 257 p., 17€.

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