En direct
A suivre

Confinement : les 10 conseils pour apprendre une langue à ses enfants

[Babbel ]

La deuxième semaine de confinement touche à sa fin. Les parents ont déjà exploité nombres d’activités et d’astuces pour occuper leurs progénitures. Alors que cette période se prolonge, pourquoi ne pas mettre ce temps à profit pour se lancer ou poursuivre l’apprentissage d’une langue avec ses enfants.

Sophie Vignoles, expert et responsable didactique pour le compte de la plate-forme d'apprentissage Babbel, distille ses conseils pour s'instruire en s’amusant. Nul besoin de parler couramment ou d’être bilingue pour se lancer. Même côté accent, pas de panique, parler anglais avec un terrible accent français ou comme une « vache espagnole » n’est pas bien grave  rassure Sophie Vignoles. « Il faut seulement rester vigilant sur la prononciation » précise-t-elle. Dans le doute, avant une séance avec ses enfants, il est judicieux de rafraîchir ses connaissances ou vérifier la prononciation de tel ou tel terme. Un tour sur le dictionnaire en ligne d'Oxford ou sur l'application Babbel peut évidemment servir. 

Trouver le bon « timing »

Il n’y a pas d’âge pour apprendre une langue étrangère. En revanche, trouver le moment adéquate pour se lancer dans cette activité est important. Un enfant fatigué ou trop plein d’énergie ne sera pas concentré et se dispersera plus vite. Comme pour l’école, les professionnels conseillent de respecter le rythme d’apprentissage naturel de l’enfant. Le matin ou l’après-midi, chaque parent adaptera les séances selon la personnalité et le tempérament de son enfant, afin de trouver la demi-heure la plus opportune pour pratiquer dans une atmosphère confortable. Et pour les plus énergiques, pourquoi ne pas imaginer une séance de gymnastique dans une nouvelle langue. 

Diversifier les activités : comptines, jeux, livres

Apprendre en s’amusant est la clef avec les enfants, et il existe de nombreuses manières de se familiariser avec une langue. « Ce qui compte c’est la diversité et le dynamisme des activités », souligne Sophie Vignoles. Comment ? En proposant différents ateliers, qu’ils soient manuels – jeu de carte, jeu de société à pratiquer en anglais, livre interactif - ou qu’ils jouent sur la dimension orale.

Avec les plus petits par exemple, l’oral est à privilégier, notamment par le biais de la chanson. Des comptines qui, outre le fait d’être entraînantes, permettront d’aborder une série de notions comme les chiffres, les couleurs, les parties du corps ou comment se saluer…Le  British Council référence ainsi de nombreuses comptines sur son site, aussi bien pour les tout-petits que pour les primaires. Parmi elles : « Heads, shoulders, knees and toes », pour apprendre les partie du corps, « If you are happy and you know it » met l'accent sur les sentiments. L'institution rappelle qu'il est également possible d'utiliser, pour les plus grands, des chansons contemporaines, à l'instar de « I believe I can Fly » de R. Kelly, ou « Happy » de Pharrel William. Elles permettront de s'approprier des tournures de phrases.

le jEU DES POST-IT LUDIQUE ET TRÈS EFFICACE

Utiliser l’espace alentours pour enrichir son vocabulaire, tel est l’objectif de ce jeu très malin. Il consiste à coller un post-it sur tous les éléments qui nous entourent en y indiquant le nom de l’objet. Non seulement, il est possible de demander à l’enfant d’écrire le nom sur une étiquette, puis de la placer sur l’objet et de mémoriser ce terme quand il passera devant ce dernier. « Les enfants utiliseront ainsi le mouvement, les références visuels et leur mémoire spatiale pour se souvenir de tel ou tel nom », souligne Sophie Vignoles, qui explique avoir elle-même adopté cette technique lorsqu’elle était étudiante à l’étranger. Et pour encore plus d’efficacité, les mots les plus difficiles doivent être placés en évidence. Il ne reste plus qu’à lancer un défi à ses enfants en leur demandant d’utiliser ces termes régulièrement. 

sE CONCENTRER SUR DES CHOSES SIMPLES

Pas question de se lancer dans un cours magistral. « Le but de ces séances n’est pas forcément de tout comprendre, mais de pouvoir en tirer quelque chose, sans que ce soit trop difficile ou frustrant ». L'idée est ainsi d'apprendre et réviser les couleurs, le chiffres pour les plus jeunes, de rencontrer de nouveaux mots comme le nom des aliments, des couverts, d'objets familier, mais aussi de lire l’heure et formuler des phrases simples, pour les plus grands. L’objectif est de s’enrichir avec plaisir. 

Ce peut être aussi l’occasion de regarder un dessin animé ou des pastilles vidéo en anglais, pour se familiariser avec la prononciation, à condition d’être accompagné d'un parent qui expliquera, répètera ou analysera avec son enfant. En effet, selon les spécialistes, laisser un enfant seul devant un film ou un dessin animé dans une langue étrangère ne sert à rien. 

reproduire l’immersion grâce à des SITUATIONS DU QUOTIDIEN 

Comment demander du pain à la boulangerie ou de l’eau dans un restaurant ? Quels termes utiliser pour demander son chemin ? Comment se présenter ? Se lancer dans un jeu de rôles est un excellent moyen d’apprendre de façon ludique. « Comme si on était dans un pays étranger, l’idée est de reproduire une situation d’immersion », souligne Sophie Vignoles. Cela permet également aux plus grands de comprendre l’utilité de parler une autre langue que son idiome maternel, notamment s’ils sont amenés à voyager.

Pour aller plus loin, l'immersion peut également passer par la lecture de l’histoire du soir en anglais, ou jouer aux cartes dans une langue étrangère. Pourquoi en effet, ne pas se lancer dans une bataille endiablée dans la langue de Shakespeare et réviser les nombres, ou bien proposer une partie de Mémory toujours en anglais, et ainsi mémoriser du nouveau vocabulaire plus facilement. 

Faire appel à tous les sens 

Apprendre une nouvelle langue passe par tous les sens. Voir, entendre, toucher… les entremêler permet d’optimiser l’apprentissage et de miser aussi bien sur la mémoire visuelle, auditive que cinétique, c’est-à-dire liée au mouvement, souligne Sophie Vignoles. 

Comme pour l’apprentissage de la langue maternelle, on associe le mot au geste, le mot à l’objet, il faut montrer, répéter et être patient, bien que les parents risquent d'être surpris par les progrès de leurs progénitures. 

S’approprier des fêtes et traditions locales

Apprendre une langue c’est aussi se familiariser avec sa culture. Si Halloween est aujourd’hui largement implantée dans l’Hexagone, expliquer l’origine de cette fête, son histoire, est primordiale. Et pourquoi ne pas faire de même avec d’autres rendez-vous et célébrer la fête nationale ou les traditions d’un autre pays : la Saint Patrick, le 4 juillet, Tanksgiving, Holi en Inde…  Alors que selon plusieurs études de l’université de Melbourne, le lien entre culture et langue est indissociable, jouer cette carte est tout à la fois attrayant et instructif. « Cela permet d’ouvrir une fenêtre sur le monde, de titiller la curiosité des enfants », explique la spécialiste. En la matière, les parents pourront s'appuyer sur les nombreuses questions que peuvent se poser les enfants et faire d’eux, le principal moteur de cet apprentissage culturel. 

Cuisiner oui, mais dans la langue de Shakespeare, Neruda et autres

Parmi les activités manuelles, cuisiner dans une autre langue est un excellent moyen d’apprendre de façon ludique. Les parents peuvent ainsi utiliser le vocable lié à l’alimentation mais aussi faire appel à la mémoire cinétique de leur enfant, en demandant par exemple d’aller chercher une fourchette, de donner le sel, de casser des œufs, de mettre la table…  

Confectionner un plat ou une pâtisserie typique d’un autre pays peut également être un moyen d’en apprendre plus sur ce dernier. Au programme : on se lance dans la réalisation de la célèbre dinde de Thanksgiving, de fajitas, de cookies, d'un chili con carne, de spaghetti… le choix ne manque pas. 

parents - Enfants : Inverser les rôles 

Les enfants adorent se glisser dans la peau de leurs parents. Échanger les rôles, par exemple pendant les vacances, en demandant aux enfants de faire tout ce que font les parents et vice versa, le temps d’une journée, peut donner lieu à de sacrés fous rires. Une méthode qui peut aussi s’appliquer, pour les plus grands, dans l’apprentissage des langues. Selon Babbel, les linguistes de l’université de Yales encouragent parents et enfants à échanger leurs rôles. Un avis partagé par Fiona Hobday, professeur de langues modernes à l’école de Wellington (Somerset), pour qui « L’inversion des rôles permet d’améliorer le développement des compétences ».  Comment faire ? Il suffit de leur demander de corriger notre prononciation, de jouer les professeurs en nous apprenant les mots qu'ils connaissent ou de nous raconter une histoire.  

Pratiquer régulièrement 

« Apprendre une langue, c’est un peu comme faire du sport », insiste Sophie Vignoles, « il faut avoir de la régularité ». Il ne s’agit pas pour autant de se lancer dans une activité d’une heure tous les jours. De petites séances, de dix à trente minutes selon l’âge de l’enfant, peuvent être tout aussi efficaces à condition d’être régulières, souligne pour Babbel Sarah Middleton, professeur de langues modernes à l’école de Wellington (Somerset). Son mot d’ordre : « petit à petit, répétez, répétez, répétez », tout en s’amusant. Ce sera l’occasion d’offrir une immersion à son enfant depuis son domicile. 

À suivre aussi

Ailleurs sur le web

Dernières actualités